« Après 36 heures de course, des choses changent dans le corps et j’adore cette sensation »
Paul-Henri Romestin, ultra-trailer, se prête à son tour à l'interview Pile ou Face. Second degré exigé !
Couche-tôt ou couche-tard ?
Je suis devenu couche-tôt avec le temps. C’est plus adapté à mon emploi, puisque je travaille en poste. Je suis content de me coucher de bonne heure, vers 22 ou 23 heures, car je préfère profiter de mes matinées.
Frites ou salade ?
Je choisis les frites. J’ai quelques pêchés-mignons, je sais pourquoi je fais du sport (rires). Avec l’ultra-trail, je peux me permettre car je brûle beaucoup d’énergie. Il faut mettre du carburant dans le moteur, mais le boulghour et les pâtes ne suffisent pas (rires).
Ketchup ou mayonnaise ?
La mayo, ce n’est pas trop mon truc. Ketchup, du coup.
Fromage ou dessert ?
Je suis assez gourmand et j’aime bien le fromage. Mais quitte à choisir, je privilégie le dessert. Un en particulier ? Le tiramisu de ma maman.
Vin blanc ou rouge ?
Je préfère le vin blanc, mais plutôt sucré, moelleux, comme le Tariquet doux.
Thé ou café ?
Le café, il est plus rapide à préparer grâce aux dosettes. J’aime bien, mais je me limite car on sait que ça a tendance à affoler le cœur. En général, j’en bois un avec mes collègues et un à la maison.
« Je suis passionné de mécanique moto, donc dès qu’il y a des moteurs, du bruit et que ça sent l’essence, ça me plaît »
Musée ou shopping ?
Musée, mais si possible avec des véhicules : motos, voitures, mêmes chars (rires). Je roule pas mal en moto, sur route mais aussi sur circuits les week-ends. Je suis passionné de mécanique moto, donc dès qu’il y a des moteurs, du bruit et que ça sent l’essence, ça me plaît !
Jeu de société ou jeu vidéo ?
Les jeux vidéo n’ont jamais été mon truc, alors que l’on joue régulièrement aux jeux de société avec mes enfants. Nous aimons beaucoup Le Lynx et Dobble, qui développent la mémorisation et la motricité.
Mac ou PC ?
PC et Android. Je ne suis pas fan de la galaxie Apple, avec ses produits à part, ses branchements spécifiques… Je n’ai jamais eu d’iPhone ou d’iPad et je m’en passe très bien.
Facebook ou Instagram ?
Je suis en train de basculer ! On voit qu’Instagram prend le pas sur Facebook, c’est plus sympa. Je publie quelques photos et comptes rendus de course quand j’y pense, mais je ne suis pas accro aux réseaux sociaux.
Mer ou montagne ?
100 % montagne, j’y suis toujours allé et elle colle bien à mon profil de trailer. Vous ne me verrez jamais à la mer ! Se lever et ne voir aucun relief m’horripile, ce n’est pas mon truc. Une journée à la plage, c’est une perte de temps pour moi. J’ai besoin que ça bouge.
Slip ou caleçon ?
Boxer. J’apporte un soin tout particulier au choix des sous-vêtements techniques pour la course afin de prévenir les frottements et, donc, les irritations.
Tatouage ou piercing ?
Piercing. J’en ai eu un à l’arcade, qu’un ballon de football a arraché, et un à la langue, que j’ai enlevé très vite. Je trouve le tatouage très joli sur les autres, mais cela ne m’a jamais attiré… J’aurais peur de le faire sur un coup de tête, au risque de regretter. En plus, avec la peau qui vieillit… Non, cela ne me dit rien.
Astérix ou Obélix ?
Même si j’aime Astérix, j’ai toujours préféré Obélix. Il me plaît par son côté un peu simplet tout en étant une force de la nature. C’est presqu’un surhomme, mais il ne s’en rend même pas compte ! Il est paisible avec aussi ce côté épicurien dans lequel je me reconnais.
Vitesse ou endurance ?
L’endurance, voire même l’ultra-endurance. Ce que j’aime, c’est passer du temps dehors et partir à un rythme peut-être moins soutenu, mais pour de longues durées. J’ai pourtant commencé le trail un peu par hasard, après avoir cassé mon vélo à une époque où je roulais beaucoup. N’ayant pu en racheter un, je me suis mis à courir. Cela m’a plu et j’ai commencé à allonger les distances jusqu’à des courses de 360 km en montagne. Repousser mes limites me plaît énormément. Quand on dépasse les 36 heures, on sent que des choses changent dans le corps et j’adore cette sensation. J’aime partir dans l’inconnu et gérer cette situation. Que ce soit à l’entraînement ou en compétition, la fatigue finit par arriver et il faut aller chercher des ressources au fond de soi.
Montée ou descente ?
Les montées, on m’appelle “Monsieur D+”. C’est en côte que je fais des différences, j’y suis plus à l’aise. Pourtant, c’est plutôt en descente que se gagnent les courses, malheureusement. C’est très technique, il faut beaucoup d’années de pratique pour les gérer de manière fluide et prémunir ses muscles.
Chemins ou bitume ?
Les chemins, si possible en montagne. On court plus vite sur le bitume, mais ce type de terrain sollicite davantage les articulations et je le ressens assez vite. D’autant que je n’ai pas le profil type du coureur avec mes 85 kg pour 1,83 m.
Plaine du Forez ou monts du Forez ?
Mon cœur va forcément dire monts du Forez car j’y vais tellement souvent… J’adore ! Après réflexion, c’est plutôt du 50/50. J’habite à Savigneux et j’ai plaisir à rouler dans la plaine. Pour un trailer, le vélo est indispensable sur le long terme car il permet de récupérer au niveau articulaire et de digérer les sorties d’entraînement.
Action ou vérité ?
Je suis davantage un homme d’action. J’évite les sollicitations médiatiques, je n’aime pas trop parler de mes victoires et de mes records. Je ne m’affiche pas non plus sur les réseaux sociaux. Je suis quelqu’un de simple, j’apprécie ma tranquillité et je sais, en plus, que tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Rouler des mécaniques ne sert à rien.
Propos recueillis par Franck Talluto