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Neuf années après la sortie de son dernier carton Racine carrée, Paul van Haver dit Stromae relance la machine avec Multitude. La sortie du nouvel album de l’artiste belge avait déjà fait le buzz il y a quelques mois lorsque celui-ci, invité au JT de 20 heures sur TF1, avait interprété L’Enfer, une chanson traitant des pensées suicidaires. Coup de com’ de génie, mais coup de com’ quand même, sa promo dans un journal télévisé avait fait couler beaucoup d’encre.
Finalement, cet album, qu’en penser ? Si son nom lui fait penser « à la multitude de personnages [qu’il] interprète dans [ses] chansons », d’un point de vue musical, Stromae confie avoir utilisé « de nombreuses influences aussi diverses que variées ». Cette diversité se révèle notamment avec son choix d’instruments atypiques, comme l’erhu, le ney, le charango andin ou encore le tres cubain. En provenance des quatre coins du globe et incessamment mêlés à des mélodies dansantes et électroniques, ces instruments font l’une des principales forces d’un album qui fait voyager tout en restant chez soi.
Quant aux textes, ils sont le fruit des problématiques de notre société, des thèmes que l’on rencontre tous à différentes échelles : maladie, rupture, dépression, féminisme, avoir des enfants, etc. Plus chanteur que rappeur, Stromae – souvent décrit comme le “Jacques Brel des temps modernes” – emploie un langage cru, mais authentique, pour décrire une société bien complexe.
Axel Poulain
Multitude, Stromae, 13 titres, 15,99 euros