Menuiserie Couzanaise, du bois dans les veines

Menuiserie Couzanaise, du bois dans les veines

Née le 15 mars 2020, la Menuiserie Couzanaise est un membre de la génération Covid. Les débuts de Mathieu Viallon, timides, s’en sont ressentis. C’est le boulanger de Sail qui lui a mis la main à la pâte. « Ma première commande a été l’installation de protections anti-Covid à son magasin, je tiens à le remercier », confie, reconnaissant sous son béret, le jeune entrepreneur.

Derrière ce visage juvénile se cachent déjà 15 années d’expérience comme salarié auprès des menuisiers du territoire (Pralong, Boën-sur-Lignon), artisan ou semi-industriel. De quoi se faire sa religion sur le métier. A 33 ans, il avance sans croix sur son chemin : « Je veux être considéré comme le p’tit menuisier du coin à qui on demande de fabriquer une porte, un meuble, de réparer une serrure. Je ne veux pas faire 20 fenêtres par jour avec 50 bonhommes ! »

Depuis quelques mois, les chantiers s’enchainent et la petite entreprise tisse sa toile. « Certains clients m’ont déjà rappelé pour un second chantier. C’est le début de la fidélisation. » Une réussite qui ne doit rien au hasard. Mathieu est passionné par son métier et travaille méticuleusement. « Et les gens d’ici aiment faire travailler les artisans du coin », reconnait-il. En amont, lui aussi s’approvisionne localement (Puy-de-Dôme) en bois, des essences régionales principalement (mélèze, chêne, etc.). « Je ne fais pas venir de bois exotiques parce que les forêts ne sont pas gérées avec transparence », précise-t-il.

Certifié RGE

Désormais certifié RGE, Mathieu travaille aussi bien les menuiseries intérieures qu’extérieures. S’il assure la fabrication et la pose de fenêtres (y compris PVC et aluminium) et volets roulants, il excelle dans le sur-mesure : portes, barrières ou encore escaliers. « Je viens de fabriquer un meuble télé en caisson formant un escalier permettant d’accéder à une mezzanine, s’amuse-t-il. Je suis fabricant, je m’adapte à tout. Je suis attendu sur les finitions, j’y passe du temps. »

Un peu à l’étroit dans son atelier basé dans son sous-sol, il souhaite à terme trouver un bâtiment, sans s’éloigner des bords du Lignon, lui qui est si attaché à son coin de pays. Pour l’instant, il travaille seul, en partenariat parfois avec le charpentier du village sur les plus gros chantiers. Il expérimente les joies du statut de chef d’entreprise. « Avec la paperasse, le téléphone, je fais plusieurs métiers en un », constate-t-il, loin de regretter son choix. « Mieux vaut avoir des remords que des regrets. » Et d’ajouter en toute humilité : « Je ne suis pas là pour écraser la concurrence. »

Il n’a pas prévu d’embaucher à brève échéance,mais, plus tard, il n’exclut pas de prendre un apprenti : « J’aimerais transmettre à un jeune comme les anciens l’ont fait avec moi. » La sagesse chevillée au corps, en plus du savoir-faire.

David Bessenay

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