Passionné d'escalade, Cyril Suchet est devenu grimpeur élagueur, couvrant toute la plaine du Forez pour divers types de problématiques.
Beaucoup en rêvent, Cyril Suchet l’a fait : faire de ses passions pour la nature et l’escalade son métier. Grimpeur élagueur, ce fils de paysagiste qui a grandi à Saint-Jean-Soleymieux ne se destinait pourtant pas à un métier manuel. « Je me voyais plutôt dans le commerce international ou le tourisme », raconte en souriant ce titulaire d’un bac ES. Oui mais voilà, le virus de l’escalade lui est tombé dessus à l’adolescence et ne l’a plus quitté depuis.
Après avoir découvert l’élagage par un ami de son père, le jeune homme a obtenu un Brevet professionnel (BP) Jardins espaces verts et un Certificat de spécialisation (CS) Arboriste grimpeur, puis a travaillé pendant huit ans dans des entreprises lyonnaises. L’occasion de rencontrer un large panel de situations et problématiques très variées. En 2013, au retour d’une année passée à La Réunion avec sa compagne, il a décidé de se mettre à son compte. Un choix judicieux, qui le comble encore aujourd’hui : « J’ai découvert la relation avec les clients, le contact, l’échange. J’adore ! »
Depuis, Cyril couvre toute la plaine du Forez, apportant ses compétences techniques pour le travail en hauteur, mais aussi ses conseils. « Les mentalités ont évolué, observe-t-il. Avant, on faisait des coupes radicales, sans trop se poser de questions. Désormais, on est davantage sur une taille douce pour conserver les grands arbres en bonne santé. Une taille sanitaire va permettre d’enlever le bois mort, pour des questions esthétiques et de sécurité. Cela évite que la neige stagne sur les branches et que celles-ci cassent quand il y a beaucoup de vent. »
Abattage et rognage de souche
Son intervention vise à adapter l’arbre à son environnement immédiat : proximité avec une maison, voisinage, etc. Compte tenu des aléas climatiques, notamment le vent et la sécheresse, Cyril réalise de plus en plus d’abattages : « Le client est roi, mais je ne pousse jamais à ce que l’on élimine un arbre viable. Quand c’est nécessaire, je procède par démontage, morceau par morceau, pour endommager le moins possible le sol. » Il peut aller jusqu’à effectuer un rognage de souche pour faire place nette et permettre d’engazonner ou de créer une terrasse.
Du haut de ses 14 ans d’expérience, ce jeune papa prend toujours autant plaisir à grimper pour investir son « beau bureau ». Plaisir ne rime cependant pas avec inconscience, note celui dont l’activité battra son plein jusqu’en mars, avant la montée de la sève. « Il faut être à l’aise mais pas inconscient, assure Cyril Suchet. Je monte toujours attaché et je prends systématiquement le temps nécessaire pour vérifier mon équipement, que j’adapte en fonction des essences d’arbre. »
Franck Talluto
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