La fourme de Montbrison s’est invitée au colloque d’Histoire de la Diana

Hautes Chaumes et fourme(s), l’Histoire en marche.

La fourme de Montbrison s’est invitée au colloque d’Histoire de la Diana

Jeudi 18 novembre, durant la session Saisir les frontières dans l’esprit des hommes du colloque d’Histoire de la Diana, Aurélie Brayet, de l’université Jean-Monnet de Saint-Etienne (départements Patrimoines et Paysages culturels), et le géographe Georges-Henry Laffont, de l’École nationale supérieure d’architecture de Saint-Etienne, ont présenté une communication intitulée Hautes Chaumes et fourme(s) : révéler un territoire ? Tracer une frontière ? Éprouver des limites ?

Le territoire dont il est question se définit par l’architecture des jasseries, les paysages, le savoir-faire. On emploie le pluriel lorsqu’il est question de fourmes : une ligne de partage à travers les Hautes Chaumes avec Montbrison d’un côté et Ambert de l’autre. C’est une frontière fromagère.

Dès le Moyen Âge, l’estive s’est organisée avec les jasseries. Aujourd’hui, le site est classé Natura 2000 et le Parc Livradois Forez l’intègre en partie. En 1971, un décret reconnaissait l’Appellation d’origine contrôlée Fourme d’Ambert et de Montbrison, devenue cinq ans plus tard Fourme d’Ambert ou de Montbrison. En 2002, chacun de ces fromages obtenait sa propre appellation. Pour l’identification européenne, l’AOC est devenue AOP, Appellation d’origine protégée.

Un fromage ancré dans son territoire

Les acteurs locaux ont construit deux récits différents : la fourme d’Ambert se définit comme un bleu d’Auvergne ; la fourme de Montbrison comme un fromage à pâte persillé ancré dans son territoire. En 2008, un rond-point de la ville prenait le nom de la fourme de Montbrison. Deux ans plus tard, le territoire était reconnu en qualité de « Site remarquable du goût de Montbrison Hautes Chaumes du Forez ».

En novembre 2018, une nouvelle frontière culturelle apparaissait : la fourme de Montbrison était officiellement inscrite au patrimoine culturel immatériel national de l’Unesco. Les deux experts rappelaient qu’il s’agissait d’un des meilleurs dossiers parce qu’il démontrait la capacité de ce fromage d’appellation à se diversifier avec différentes variantes : fermière, bio, industrielle, artisanale…

Jean-Paul Jasserand