Bien dans son corps et sa tête pour lutter contre le cancer

Bien dans son corps et sa tête pour lutter contre le cancer

Le cancer continue ses ravages en France - 380 000 cas détectés et 150 00 décès par an - dans le silence, masqué par la tempête médiatique Covid-19. La prise en charge des patients est, depuis une vingtaine d’années, plus globale. Les centres de soins ont intégré le bien-être des patients, moral et physique, au-delà des traitements de la maladie elle-même. C’est ce que l’on appelle les soins de support.

La Ligue contre le cancer a été pionnière en la matière. « Les traitements sont agressifs et impactent la personne avec des effets secondaires physiques et psychologiques qui modifient son regard sur soi-même et celui des autres », estime la directrice du comité de la Loire, Fabienne Couvreur.

« Avant l’esthétique, il y a le bien-être physique pour que le patient ressente le moins de symptômes possibles », prévient le docteur Stéphanie Morisson, chef du département interdisciplinaire de soins de support à ICLN (Institut de cancérologie Lucien Neuwirth à Saint-Priest-en-Jarez). L’institut met ainsi à disposition des patients plusieurs spécialistes pour soulager : ostéopathe, acuponcteur, hypno-thérapeute et sophrologue. Pour autant, l’ICLN ne veut pas faire de ses patients des habitués : « On veut éviter de les ramener chez nous tout le temps ; qu’ils se sortent la tête de l’Institut de cancérologie. »

Autre spécialiste très prisé tout au long du parcours, le diététicien. Le cancer et ses traitements entrainent souvent une perte de poids (parfois aussi une prise) contre laquelle il faut lutter pour éviter que le patient s’affaiblisse et conserve de la masse musculaire. « Il faut trouver des solutions, y compris à distance », explique Fabienne Couvreur.

Cheveux, peau, ongles….

Les effets du traitement peuvent avoir de graves conséquences pour la confiance en soi.  On pense à la perte des cheveux entraînée par certaines molécules de chimiothérapie, « ce qui pose problème, pas seulement aux femmes ». Les patients sont renvoyés vers un prothésiste capillaire, « correctement remboursé » selon les professionnels.

Mais les effets sont plus larges :  assèchement de la peau, ongles abîmés… « Nous proposons des soins pieds et mains, poursuit Fabienne Couvreur, aussi bien en préventif qu’en curatif. Ce n’est pas que de l’esthétique. Idem pour les ongles. Quand ils se décollent ou s’arrachent, c’est douloureux. »

Faciliter le retour à la vie sociale ou professionnelle

Ainsi, les centres hospitaliers, l’ICLN mais aussi le Centre hospitalier du Forez proposent l’intervention d’une socio-esthéticienne, chargée d’apporter des soins esthétiques aux populations souffrantes.  « Les soins de bien-être aident à se sentir homme ou femme - et pas seulement patient -, à conserver son identité. A terme, cela peut faciliter le retour à la vie sociale ou professionnelle », résume Fabienne Couvreur.

Le cancer du sein est majoritaire chez les femmes. Même en cas de guérison, il est traumatisant, notamment quand la thérapie consiste en une tumorectomie (ablation partielle du sein) ou une mastectomie (ablation totale) : « C’est bouleversant pour la féminité. Les patientes réagissent différemment. Certaines sont très douloureuses. Les réparations, pour celles qui en font, nécessitent plusieurs opérations. Il faut aussi revisiter sa garde-robe, trouver des soutiens-gorge adaptés, sans armatures, parfois avec une prothèse externe. »

Améliorer le pronostic

Au-delà de toute la panoplie de soins supports proposée par l’hôpital, le corps médical encourage dans la mesure du possible les patients à suivre des activités de bien-être à l’extérieur (piscines, saunas, randonnée, etc.). « Tout ce qui fait bouger, c’est bien », relève Stéphanie Morisson.  Les études le prouvent : l’activité physique réduit les risques de récidive.

David Bessenay

A retenir : du 15 au 21 mars : semaine nationale de lutte contre le cancer 
Mars bleu : mois de promotion du dépistage du cancer colorectal
Ligue contre le Cancer : 04.77.32.32.85