Faire cuisiner les enfants, pour joindre l’utile à l’agréable

Une bonne idée d'activité pour les vacances d'hiver.

Faire cuisiner les enfants, pour joindre l’utile à l’agréable

Les vacances d’hiver débutent et, avec elles, un casse-tête pour les familles, que la crise sanitaire rend encore un peu plus complexe : comment occuper les enfants ? S’il n’est pas possible de compter sur le centre de loisirs ou les grands-parents, il va falloir trouver des idées d’activités pour éviter les journées entières devant les écrans. En voici une aux multiples vertus : passer un moment en cuisine tous ensemble.

Un bon moyen de joindre l’utile à l’agréable, déjà. « C’est une bonne manière de les intéresser à la chose la plus basique, se faire à manger, et de leur permettre de devenir peu à peu autonomes. Apprendre à manger, c’est la base de l’éducation », souligne ainsi Franck Delbreil, de Cuiz’in sur cours, structure stéphanoise qui ouvre ses cours de cuisine aux plus jeunes.

C’est le cas aussi, quand la situation le permet, de L’Assiette roannaise, à Saint-Forgeux-Lespinasse. Ce restaurant accueille des enfants dès 7 ou 8  ans, pour une activité ludique qui les sort de leur quotidien, les change de leurs loisirs habituels, constate son chef, Christophe Guillon.

« En plus, ils voient passer beaucoup de choses sur la cuisine à la télévision, c’est dans l’air du temps, observe-t-il. Ils aiment beaucoup découper les ingrédients nécessaires à leur recette, cela peut aussi être une bonne introduction aux pesées, aux conversions. Mais on fait en sorte de mener de front plusieurs recettes pour éviter les temps morts et de ne pas dépasser deux heures afin de garder leur intérêt. »

Faire confiance  et déléguer

Les deux hommes livrent une autre astuce pour bien démarrer : demander aux intéressés ce qu’ils ont envie de préparer. « Et vraiment le faire avec eux, ajoute Franck Delbreil. C’est-à-dire les laisser découper, surveiller la cuisson, touiller… Même si ce n’est pas parfait, c’est important que ce soit eux qui le fassent. Il faut accepter de déléguer et de donner des responsabilités, les enfants sont bons quand on leur fait confiance. »

Le problème, relève-t-il, c’est que beaucoup de parents redoutent l’accident qui peut arriver en cuisine. « Il faut faire attention, évidemment, mais une petite coupure ou une petite brûlure, ce n’est pas la fin du monde et c’est aussi en commettant des erreurs qu’on apprend », estime le professionnel.

A ses yeux, la pâtisserie est une excellente porte d’entrée, ce que confirme Christophe Guillon. « En cours, nous faisons aussi des légumes retravaillés, comme des bonbons de carotte, ajoute le Roannais. Le fait qu’ils les préparent eux-mêmes peut aider à leur faire manger des légumes, ça peut être une bonne approche. Ils aiment beaucoup partir du produit brut pour arriver au résultat final. » A vous de jouer !

Franck Talluto