La société à travers le prisme du football

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La société à travers le prisme du football

À quelques semaines d’intervalle en ce début d’année, deux œuvres dépeignent la société à travers le prisme du football. Le premier à dégainer a été le magistrat Éric Halphen avec Les divisions (éditions Buchet/Chastel, 448  pages, 23,50 euros), construit autour des violences conjugales dans le couple que forme Mehdi Azzam et son épouse Jessica. Ce récit choral démarre lorsqu’un journaliste annonce au Rémois – ancienne star de l’AS Saint-Etienne qui s’est perdue en Angleterre  – qu’un article mettra ces faits au grand jour le lendemain. Lorsqu’il rentre chez lui, sa femme est partie avec leurs deux filles… Intervient alors toute une flopée d’acteurs qui vont servir leurs causes et leurs intérêts : agente de joueur, journalistes, membres d’associations féministes, avocate, etc.

La fièvre (Canal+, six épisodes), série signée du créateur de Baron noir Éric Benzekri, débute quant à elle le soir de la remise des trophées du football français. Tout bascule quand Fodé Thiam, l’un des talents du championnat, assène un coup de tête à son entraîneur et le traite de « sale toubab » avant de quitter les lieux. Dès lors, le joueur et son club, soutenus par une agence spécialiste de la communication de crise, se retrouvent pris en otage de l’embrasement qui déchire le pays. Un pays prêt à basculer dans une guerre civile sur fond de tensions identitaires qu’attisent différents protagonistes et les réseaux sociaux. 

Franck Talluto