« Montrer le vrai visage de l’agriculture »

Avec Ceux qui nous nourrissent, produit par la Société d’agriculture de la Loire, le documentariste charliendin Guillaume Descave souhaite montrer le vrai visage de l’agriculture ligérienne sans parti pris et dans toute sa diversité.

« Montrer le vrai visage de l’agriculture »

Le 12 octobre, au siège social du Crédit agricole Loire Haute-Loire à Saint-Étienne, l’impatience se lisait sur le visage de Fabrice Just. « Cette assemblée générale a une saveur toute particulière, soulignait le président de la Société d’agriculture de la Loire. Depuis des années, notre association présente des choses assez immatérielles. Cette fois, nous avons produit quelque chose de concret. »

En effet, la structure a mis les petits plats dans les grands pour produire le film Ceux qui nous nourrissent, réalisé par le documentariste charliendin Guillaume Descave. Son cinquième long-métrage a pour but de montrer le vrai visage de l’agriculture sans parti pris et dans toute sa diversité : « Je souhaitais que l’on voie tous les types de production sur l’ensemble du département. Je prône un cinéma brut, sans voix off ni musique, pour laisser place à l’authenticité », confiait-il. 

« Ce film n’est absolument pas un outil de communication pour la société, c’est quelque chose que l’on donne à la profession et c’est aussi à la profession de s’en emparer », ajoutait Fabrice Just. « Aujourd’hui, quand on nous présente l’agriculture à l’écran, soit c’est trop bref ou extrait du Salon de l’agriculture, soit c’est trop négatif, avec la thématique de la difficulté du métier ou des suicides. Or, je voulais montrer la vie à l’écran », poursuivait le réalisateur.

Avant-première le 5 novembre

« Beaucoup de Ligériens estiment habiter en campagne, sans forcément savoir comment cela fonctionne. L’idée, à travers ce film, est de leur donner les clés pour mieux comprendre. Le film est accessible à tous et met en valeur aussi bien les agriculteurs que les agricultrices. Je voulais m’attacher aux hommes et aux femmes qui nous nourrissent, d’où le titre de mon long-métrage », notait encore Guillaume Descave.

Pour ce long-métrage, 26 exploitations ont reçu la visite (de deux à neuf heures de tournage) du documentariste. Une centaine de personnes, dont une soixantaine de témoins, apparaissent à l’écran. Le tournage a été réalisé de février à fin septembre ; le montage est, lui, chronologique, faisant apparaitre la saisonnalité.

Avec un budget total alloué de 36  500  euros, la Société d’agricultrice se positionne donc comme productrice du long-métrage. « Le film était un projet, il est devenu un objet. Mais ce n’est que le début d’un processus », relevait Fabrice Just. En effet, si le 5 novembre est le jour de l’avant-première publique au cinéma de Charlieu (le 10 novembre à Roanne, le 26 novembre à Marcigny, le 10 décembre à Usson-en-Forez, NDLR), il sera décliné en plusieurs versions (DVD, série, etc.) dans le courant de l’année 2024. 

Axel Poulain