Si vous avez moins de 40 ans et n’êtes pas un·e téléspectateur·trice assidu·e de Faites entrer l’accusé, vous n’avez sans doute jamais entendu parler de Thierry Paulin et Jean-Thierry Mathurin.
Pour faire court, à Paris, au milieu des années 1980, le duo torturait et assassinait des vieilles dames chez elles pour voler leurs économies. Une affaire classée depuis longtemps - le premier est mort en prison avant d’avoir été jugé, le second a été condamné à la réclusion criminelle et avant de bénéficier en 2009 d’un régime de semi-liberté - que réveille Julien Cernobori avec son podcast Cerno, l’anti-enquête.
Le point de départ ? Apprenant qu’un tueur en série, Mathurin en l’occurrence, aurait vécu dans son immeuble, il remonte le fil, micro en main. Retrace le parcours criminel des deux amants, s’intéresse aux victimes, rencontre des proches, des voisins, autant d’anonymes qui racontent le Paris de l’époque et, en filigrane, celui d’aujourd’hui. Il évoque les faits, mais sans faire dans le sordide et cherche plutôt à comprendre comment le destin des deux hommes a pu basculer, allant jusqu’en Martinique approcher la famille de Paulin.
Déjà connue des amateurs de podcast avec Superhéros, sept saisons toujours disponibles, la capacité de Julien Cernobori à faire parler des inconnu·e·s fonctionne à merveille. Lancé en juin 2019 et accessible gratuitement sur toutes les plateformes audio (Apple podcasts, Google Podcasts, Spotify, Deezer, etc.), Cerno, l’anti-enquête propose un nouvel épisode chaque semaine. On en compte déjà un peu plus de 50, mais, comme toute bonne série, il n’est jamais trop tard pour s’y plonger.
Franck Talluto