Les soldes, c’est toute une histoire

Les soldes, c’est toute une histoire

Ouverts depuis le milieu de semaine dernière, les soldes s’étalent sur quatre semaines. Ils s’achèveront mardi 25 juillet au soir. Cette opération commerciale, qui permet aux boutiques d’écouler leurs invendus et aux clients de faire de bonnes affaires, ne date pas d’hier. Il semble que son invention coïncide avec l’essor de la grande distribution au XIXe siècle. Son instigateur ne serait autre que Simon Mannoury, fondateur en 1830 du Petit Saint-Thomas, premier grand magasin parisien et ancêtre du célèbre Le Bon Marché.

« L’objectif de cet homme d’affaires français était d’écouler les stocks d’invendus de la saison précédente afin de les remplacer par de nouveaux produits. Pour cela, il pratiquait des rabais importants pour vendre le plus de marchandise possible en un temps limité. Cet événement commercial a progressivement pris de l’ampleur pour devenir un rituel attendu par la majorité des Français », peut-on lire sur le site cdiscount.com.

« Mannoury fait un carton avec ses déstockages, poursuit un article du quotidien Ouest France. Très vite, d’autres magasins lui emboîtent le pas. Et, rien n’est hasard, un homme va populariser les soldes : Aristide Boucicaut. Qui est-ce ? Un jeune employé recruté par Mannoury pour s’occuper du rayon des châles au Petit Saint-Thomas… Quand Mannoury ferme son magasin, en 1948, Boucicaut retrouve du travail dans une mercerie, rue du Bac. Il la rachète, avec sa femme, en 1852. C’est le Bon Marché, qui inspirera Zola pour son roman Au bonheur des dames (1883). »

Jules Jaluzot, fondateur du Printemps, reprend également l’idée en janvier 1886, avec la volonté de « faire des soldes une grande opération saisonnière », apprend-on sur Wikipedia. Les soldes – mot qui désignait alors dans le langage populaire « un reste d’étoffe, un coupon  »« sont   réglementés pour la première fois en 1906 (la vente “au déballage”). En 1962, la loi précise davantage les contours. Et en 1996, un décret instaure la durée des ventes et les obligations des vendeurs », complète Ouest France

Depuis, les soldes sont devenus un repère dans la vie commerçante, au gré des dispositifs législatifs successifs. Organisés en janvier et en juin de chaque année, ils s’étendent désormais à quatre semaines à chaque fois, conformément aux dispositions de l’arrêté du 27 mai 2019 fixant les dates et heures de début des soldes ainsi que leur durée en application de l’article L.310-3 du code de commerce.

Quelques rappels

Si vous avez déjà commencé à faire le tour des boutiques, voici quelques rappels utiles. La clientèle doit facilement pouvoir distinguer les articles soldés de ceux qui ne le sont pas. Cela peut passer par un étiquetage précis ou une localisation distincte dans l’espace de vente. Il faut aussi que le vendeur fasse apparaître clairement le rabais proposé par rapport au prix initial. 

L’échange ou le remboursement d’articles, par exemple en cas de taille qui ne convient pas, dépend du bon vouloir de l’enseigne. Une boutique « peut cependant vous proposer un échange ou un remboursement à titre commercial : pensez à vérifier ce point avant votre passage en caisse  ! Le vendeur peut aussi le faire à titre exceptionnel après la vente : n’hésitez pas à le lui demander », préconise l’Institut national de la consommation (INC).

En revanche, sur internet, que le produit convienne ou non, vous bénéficiez de quatorze jours pour vous rétracter à compter du lendemain de sa réception. Pas besoin de vous justifier, en revanche les frais de renvoi seront à votre charge. Sauf si le site en question « les prend en charge à titre commercial ou s’il a omis de vous informer » que ces frais vous incombaient, informe l’INC. Des exceptions existent, « comme les biens susceptibles de se détériorer ou de se périmer rapidement (ou) comme ceux descellés après la livraison et qui ne peuvent être renvoyés pour des raisons d’hygiène ou de protection de la santé ».

Concernant les appareils qui bénéficient d’une garantie, celle-ci s’applique qu’ils aient été achetés en période de soldes ou non. « Si votre appareil ne fonctionne pas ou tombe en panne, vous pourrez demander, en fonction de la situation, la réparation, l’échange, la diminution du prix ou le remboursement », indique l’INC.