Ménage de printemps, faites d’une pierre deux coups

C’est bien connu, plus on a d’espace, plus on entasse. Alors, de temps en temps, il est bienvenu de faire du vide, de trier et de se débarrasser du superflu, de l’inutile ou du cassé. Même si ce n’est pas toujours simple, pour des raisons sentimentales ou parce que « ça peut toujours servir ».

 

Ménage  de printemps, faites d’une pierre deux coups

Faites une bonne action

Outre le fait de vous libérer de la place, offrir une deuxième vie à vos affaires fera le bonheur de nombreuses associations. Pêle-mêle, Emmaüs, Le Secours populaire ou encore La Croix-Rouge en assurent la collecte pour récupérer des fonds ou assurer des missions d’insertion professionnelle. C’est le cas du Relais, dont vous avez forcément croisés les quelque 300 conteneurs répartis sur l’ensemble du département. Depuis 1984, cette association collecte vêtements, linge de maison et chaussures triés dans ses antennes locales avec pour mission première de favoriser « le retour à l’emploi des personnes en difficulté ». Au niveau local, tout est chapeauté par le centre de tri basé à Pélussin. Grâce à une douzaine de chauffeurs, il rayonne sur un territoire qui va jusqu’aux portes de Roanne, de Grenoble, au sud de Valence et au sud de Lyon, explique Stéphane Jambon, directeur du site depuis sa création en 2012.

Bon an, mal an, les 916 conteneurs qu’il chapeaute génèrent 3 700  tonnes à trier. Les 4 à 5 % de de vêtements en bon état sont ensuite vendus chez Ding Fring, friperie située à Salaise-sur-Sanne (38). Celle-ci emploie huit personnes plus un responsable et permet de financer le centre de tri du Pilat, auquel elle appartient. Le reste se décompose en deux parts équivalentes. Une première part dans les Relais africains pour être vendue sur place, l’association y disposant de ses propres structures « pour éviter les intermédiaires ». La seconde moitié part en chiffon d’essuyage (industrie, grandes surfaces). Enfin, les jeans bleus troués et/ou déchirés sont rassemblés au niveau national afin d’être déchiquetés puis transformés en isolant revendu à de grandes enseignes.

Chauffeurs inclus, Le Relais emploie 45 salariés à Pélussin, dont 18 en insertion. « Des personnes en difficulté (chômage, pas de qualification, réorientation personnelle, etc.) qui passent en moyenne 16 mois et deux ans au maximum. Le but, c’est qu’elles ne restent pas, mais qu’on les aide à remettre un pied dans le monde du travail et à rebondir, en les remettant à flot financièrement aussi avec un salaire. La réussite de l’insertion, c’est quand quelqu’un nous quitte avec une formation ou un emploi », conclut Stéphane Jambon.

Récupérer quelques euros

Si vous pensez que vos objets ont de la valeur - et pas qu’à vos yeux  -, vous pouvez aussi tenter de les vendre. La situation sanitaire limite certes l’organisation de brocantes et autres vide-greniers, mais il reste bien entendu les établissements de dépôt-vente. Autrement, la solution se trouvera du côté d’Internet. Plusieurs sites spécialisés peuvent aider à s’en débarrasser tout en récupérant un peu d’argent. Outre le célèbre site de petites annonces leboncoin.fr, qu’on ne présente plus, Vinted a pris de l’ampleur ces dernières années.

Cette plateforme spécialisée au départ dans le textile a élargi son offre en proposant aux particuliers de soumettre du mobilier, des jouets ou encore des livres. Ces derniers sont la spécialité de La Bourse aux livres, la différence étant que c’est cette application - et non l’internaute - qui fixe le prix de vente des ouvrages (ou les refuse si elle juge qu’ils n’ont pas de valeur ou que son stock pour tel titre est trop important) après que l’on en ait scanné le code-barres avec son smartphone ou sa tablette.

Trier et ranger avant d’évacuer

En arriver à donner ou vendre ses affaires exige de commencer par les identifier. Chacun a sa méthode, on peut toutefois en évoquer une qui a été beaucoup mise en lumière ces dernières années : celle de Marie Kondo. Pour les personnes qui ne connaîtraient pas cette Japonaise devenue l’égérie du rangement, elle a popularisé sa propre technique dans un premier livre paru en 2011, puis l’a décliné dans d’autres ouvrages, notamment sous forme illustrée, tout en incarnant une émission de télévision dans son pays et, il y a deux ans, une série de huit programmes diffusés sur Netflix.

Son rôle ? « Donner des conseils pratiques à des personnes qui ont du mal à ranger, qui rangent mais sont ensuite victimes de l’effet rebond ou qui veulent s’y mettre mais ne savent pas par où commencer », écrit-elle dans son livre. A cet effet, « la méthode KonMari est simple, pertinente et efficace pour bannir à jamais le fouillis. Commencez par vous débarrasser des choses inutiles, puis organisez bien votre espace, une bonne fois pour toutes. Si vous adoptez cette stratégie, le désordre ne fera jamais son retour ».

Dans un article mis en ligne l’an dernier, Madame Le Figaro résumait la démarche en cinq points : aller vite (« une semaine en continu ou tous vos week-ends pendant un mois ») ; catégoriser le travail en s’attaquant aux vêtements, puis aux livres et aux objets du quotidien pour, à chaque fois, les rassembler, les prendre en mains un par un et ne conserver que ceux qui nous apportent de la joie ; ranger le textile à la verticale côte-à-côte plutôt qu’en piles et disposer « les pièces les plus claires vers vous, les plus foncées à l’arrière » ; classer les objets de la maison par catégorie pour les retrouver plus rapidement ; donner une place à chaque chose selon des critères logiques et visuels, puis s’y tenir. A vous de jouer !

Franck Talluto

Faut-il déclarer ses ventes par Internet ?

Les transactions réalisées sur Vinted ont agité les réseaux sociaux il y a quelques semaines. Certains internautes s’interrogeaient sur l’obligation, ou non, de devoir déclarer le montant de leurs ventes à l’administration fiscale dans le cadre de la déclaration d’impôts. Dans un article paru mi-avril, le média en ligne Numerama a clarifié les choses. Et il s’avère que c’est bel et bien le cas à condition de remplir certains critères. Le média en ligne cite les textes officiels faisant état d’ « “une dispense de déclaration pour les plateformes (…) prévue pour les revenus issus de la vente de biens d’occasion entre particuliers”, sauf si vous avez réalisé “plus de 3 000 euros de recettes ou plus de 20 transactions” ». Précision utile, on y lit aussi que « Vinted n’est pas la seule plateforme de vente en ligne concernée ». Mentionné, l’article 242 bis du Code général des Impôts concerne plus largement «  les plateformes de mise en relation à distance (comme LeBonCoin, mais aussi Airbnb, par exemple NDLR), par voie électronique, des personnes en vue de la vente d’un bien, de la fourniture d’un service ou de l’échange ou du partage d’un bien ou d’un service ». Les acteurs du commerce de seconde main ont ainsi l’obligation de « prévenir, à chaque transaction, “des obligations fiscales et sociales qui incombent aux personnes qui réalisent des transactions commerciales par (leur) intermédiaire” », de fournir à leurs usagers un récapitulatif des opérations effectuées durant l’année écoulée et de « transmettre ces mêmes informations à l’administration fiscale »