Chocolat, démêler le vrai du faux

Alors que Pâques approche, voici quelques infos et intox chocolatées.

Chocolat, démêler le vrai du faux

Le chocolat fait-il grossir ?

C’est la crainte de tous les chocovores. Et si notre péché mignon remettait en cause nos efforts pour rester fit en vue de la belle saison ? Pour Patrick Bataillon, chocolatier à Feurs c’est absolument non : « Le bon chocolat contient peu de sucre et c’est un aliment duquel on est vite sevré. »

C’est aussi l’avis de la plupart des spécialistes. Il n’est pas question pour autant de dire que le chocolat est un aliment light, mais avec modération, il ne fera pas … pencher la balance du mauvais côté. Manger un carreau de chocolat peut même se révéler un précieux coupe faim utile qui évite des excès aux repas.

Selon la nutritionniste Karine Tardieu, interrogée par L’Express, il faut se limiter à trois carreaux par jour. Assez pour se faire plaisir. Contrairement aux idées reçues, tous les chocolats sont à peu près identiques en calories. Le noir contient plus de graisses, le lait et autres chocolats fourrés plus de sucre. 


Le chocolat est-il aphrodisiaque ?

Cette théorie puise sa source dans l’histoire même de la découverte du cacao par les Espagnols. Au début du XVIe siècle, les Conquistadors ont rencontré le roi aztèque Moctezuma qui consommait selon la légende une cinquantaine de tasses par jour, dose utile pour honorer ses nombreuses maîtresses. Aussi, quand le cacao fut adopté dans les palais européens au XVIIIe siècle, cette réputation sulfureuse fut entretenue. Il trouvait grâce aux yeux de la Pompadour, du marquis de Sade ou de Casanova. De sacrés ambassadeurs…

Scientifiquement parlant, le lien est moins évident. Notez que les Aztèques l’associaient à du piment, ceci explique peut-être cela. En outre, le chocolat contient des polyphénols qui améliorent la circulation sanguine. Alors, ça ne peut pas faire de mal… 

Le chocolat blanc est-il vraiment du chocolat ?

La plupart des chocolatiers en fabriquent, pourtant le sujet divise les gourmets. Le chocolat blanc est produit à partir de beurre de cacao alors certains pensent qu’il mérite son nom.  Mais il contient aussi beaucoup de sucre et de lait alors d’autres le considèrent plutôt comme une confiserie que du chocolat à proprement parler. Qu’importe le nom, pourvu qu’on ait le plaisir. « J’en travaille pour répondre à la demande. Ce n’est guère plus de 5 % de ma production », explique le chocolatier forézien. 

Un pourcentage de cacao élevé est-il gage de qualité ?

C’est souvent un indicateur qui attire l’attention du consommateur. Pourtant, méfiez-vous de la surenchère. « Chez un chocolatier professionnel, oui, c’est gage de qualité. En général, les grands chocolats sont autour de 60-70 %, ce qui permet de sentir les nuances, les subtilités. »

Dans les grandes surfaces, en revanche, ce sont souvent des arguments trompe-l’œil. « Si, à la base, les fèves sont de qualité quelconque, ça ne sert à rien… » justifie le professionnel.  Bref, soyez attentif à l’origine des fèves : « Comme pour le vin, il y a des grands crus. » Si l’origine n’est pas précisée, ce sont souvent des mélanges en provenance de différents pays. 

Les Français sont-ils les plus gros mangeurs de chocolat au monde ?

Alors certes, les Français sont des férus de chocolat, ils en consomment plus de 7 kg par an en moyenne, mais il y a plus gourmands. Comme en 1982, nous sommes battus par les… Allemands.  Nos voisins d’Outre-Rhin en consommeraient près de 11 kg, un peu mieux que les Suisses et les Belges.  Attention, dans ce genre de classements, « tous est pris en compte, même les barres chocolatées, les pâtes à tartiner et autres confiseries », précise Patrick Bataillon.