Billets et pièces garnissent les portefeuilles européens depuis 20 ans. La concrétisation d'un processus entamé bien plus tôt.
Il y a vingt ans, l’euro s’invitait dans le porte-monnaie des Européens. Son histoire a toutefois commencé bien avant. Dès la fin des années 1960, l’ambition de construire une Union économique et monétaire est devenue un thème récurrent dans les débats sur l’Union européenne. Avec le rapport Delors de 1996, tout s’accélère. L’ancien ministre français et président de la Commission européenne propose un plan en trois étapes pour préparer l’Union économique et monétaire et la zone euro, sur une période allant de 1990 à 1999.
Après une décennie de préparation, l’euro est lancé le 1er janvier 1999. Pendant les trois premières années, il n’est utilisé qu’à des fins comptables et pour réaliser des paiements électroniques. Les pièces et les billets sont mis en circulation à partir du 1er janvier 2002 dans onze pays : France, Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas et Portugal.
Plusieurs vagues d’adhésions se succèdent ensuite : Grèce en 2001, Slovénie en 2007, Chypre et Malte en 2008, Slovaquie en 2009, Estonie en 2011, Lettonie en 2014 et, enfin, Lituanie en 2015. Si le rythme a quelque peu ralenti depuis, de nouvelles adhésions devraient intervenir dans les prochaines années. D’après le calendrier prévisionnel, la Croatie, la Bulgarie mais aussi sans doute la Roumanie seront les prochains pays à adopter l’euro d’ici 2024.
Un design qui fait sens
Dessinés par l’Allemand Reinhold Gerstetter, les billets reprennent des graphismes très codifiés. Chaque billet de l’édition « Europe » représente un style architectural propre à une époque : classique (5 euros), roman (10 euros), gothique (20 euros) et Renaissance (50 euros). Plus compliqués à trouver, notamment en France, les billets de 100 euros rendent hommage au style baroque quand le billet de 200 euros fait référence au style industriel du XIXe siècle. Le billet de 500 euros a, lui, été supprimé en 2019 car il était très utilisé pour le commerce illégal.
Pensées par Luc Luycx, de la Monnaie royale de Belgique, les pièces de 10, 20 et 50 centimes ainsi que celles de 1 et 2 euros affichent une carte de l’Union européenne sur l’avers (face avant). Sur les pièces de 1, 2 et 5 centimes est représenté un globe marquant la position de l’Europe par rapport aux autres continents.
Le côté revers (face arrière) des pièces symbolise, lui, le pays d’émission. Chaque État membre est donc libre d’y faire figurer des personnalités ou des emblèmes nationaux. La France a choisi le symbole républicain de Marianne pour ses pièces de 1, 2 et 5 centimes. Les pièces de 10, 20 et 50 centimes sont frappées de la Semeuse d’Oscar Roty, qui symbolise le rayonnement des valeurs françaises dans le monde. Les pièces de 1 et de 2 euros reprennent enfin un arbre stylisé représentant l’Hexagone.
Le 1er janvier dernier, à l’occasion des 20 ans de l’euro et du début de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, une nouvelle pièce de 2 euros a été mise en circulation. Elle arbore un chêne et un olivier représentant la force, la sagesse et la nature, le tout encadré d’un hexagone et des douze étoiles du drapeau européen.