Un siècle de commerce et d’artisanat à Montbrison retracé dans un livre

Daniel Brunel et Michel Sciau viennent de publier un ouvrage émaillé de nombreuses photos et reproductions de cartes postales.

Un siècle de commerce et d’artisanat à Montbrison retracé dans un livre

Daniel Brunel, facteur retraité, et Michel Sciau, ancien miroitier et encadreur, viennent de faire imprimer le fruit de leurs patientes recherches. Chacun disposait déjà d’une importante documentation personnelle : des cartes postales de collection. Ils ont voulu aller plus loin : raviver le souvenir « de tous ces commerçants et artisans qui ont animé le cœur de (leur) ville au siècle dernier  ».

Le résultat est un ouvrage de 117  pages intitulé Un siècle de commerce à Montbrison, 1900-2000. Émaillé de nombreuses photos et reproductions de cartes postales, il intéressera les habitants qui voudraient savoir ce qu’il se passait autrefois dans leur rue. Aux plus âgés, il rappellera des souvenirs. 58 rues, boulevards, avenues ont été passées au crible.

Certaines scènes évoquées en images attirent l’attention par leur caractère pittoresque. Ainsi, place des Pénitents un jour de marché, le lecteur observe, près des fermières proposant leurs produits dans des paniers d’osier, un chien attelé à une petite charrette. Au début du XXe siècle, ces animaux transportaient souvent des bidons de lait. En ce temps, les charcutiers exposaient les volailles prêtes à cuire devant leurs vitrines.

Il était d’usage chez les commerçants et artisans de faire éditer en petites quantités des cartes postales qu’ils utilisaient en guise de cartes commerciales. Chacun prenait la pose devant sa boutique ou son atelier, avec sa famille et des habitués. Des métiers aujourd’hui disparus revivent à travers les évocations du livre  : tailleurs d’habits en étage, bourreliers, maréchaux-ferrants, charrons, tonneliers, ferblantiers, cochers loueurs de voitures… jusqu’à une veuve qui a exercé la profession de galochière sabotier.

Changements d’enseigne

Les pas-de-porte ont changé très souvent de détenteurs. Dans la mesure du possible, Daniel Brunel et Michel Sciau se sont efforcés de retracer au plus près les successions chronologiques en mentionnant les années de début et de fin d’activité. Il y a eu plusieurs distilleries, des cafés presque à chaque coin de rue, des bains douches (jusqu’en 1942), une source d’eaux minérales en centre-ville (de 1878 à 1958), une manufacture de chapeaux de paille, une manufacture de vernis et cirages avec spécialités de noirs brillants pour galoches et sabots. A la disposition des Montbrisonnais réputés gourmands, il y avait davantage de pâtisseries que dans les villes de même importance.

Les auteurs ont consulté les anciens annuaires et de nombreux documents aux Archives municipales, aux Archives départementales (sur internet), à la Bibliothèque historique des Postes et Télécommunications. Ils ont eu des contacts avec d’anciens commerçants, artisans et habitants de la commune qui leur ont prêté des cartes postales, photos, factures à en-têtes. Le livre est en vente à la Librairie Lavigne, chez le dépositaire de presse de la place Saint-André, au magasin Netto et auprès des auteurs.

Jean-Paul Jasserand