Comparatif entre les avantages et inconvénients de ces deux configurations.
Le débat semblait définitivement clos avec la prise de pouvoir des cuisines ouvertes au détriment des cuisines fermées. Ce ne serait pas si simple à en lire les magazines spécialisés. A titre d’exemple, les sites internet de Marie Claire et Maison & Travaux évoquent un retour en force de la cuisine fermée, arguments en sa faveur à la clé.
Qu’en est-il en pratique ? « On me demande surtout des cuisines ouvertes, constate Jean-Claude Gonon, cuisiniste sous l’enseigne La Pose Enchantée - Cuisines Teisseire. A part les personnes qui ont déjà une cuisine fermée et souhaitent la conserver - par habitude ou parce qu’ouvrir engendre des frais puisqu’il faut faire appel à un électricien, un plâtrier-peintre et un carreleur - personne ne me sollicite pour en fermer une déjà ouverte. La plupart des clients souhaitent avant tout moderniser, changer de couleurs tout en gardant leurs habitudes à travers la disposition existante. »
Bruit et odeurs
La cuisine fermée dispose de plusieurs atouts dans sa manche. La première concerne les odeurs de cuisson, qui y resteraient “enfermées” au lieu d’envahir tout le séjour.Notre professionnel, qui dispose lui-même d’une cuisine ouverte à la maison, n’y croit pas vraiment. « Les hottes modernes permettent vraiment d’éviter ce phénomène avec le recyclage de l’air à l’extérieur », assure celui qui exerce depuis dix-sept ans.
Autres éléments en faveur d’une séparation nette : le bruit. Un membre du foyer cuisine en musique quand un autre souhaite profiter du dernier épisode de sa série préférée ? Il suffit de tirer la porte ! Un constat qui vaut aussi quand on reçoit des invités. Un peu à la bourre sur le timing prévu ou des convives en avance et voilà qu’on se retrouve avec un plan de travail en chantier et des éviers pleins de vaisselle. On tire la porte et le tour est joué !
Convivialité
A l’inverse, fait remarquer Jean-Claude Gonon, une cuisine ouverte permet de terminer les préparatifs du repas sans se “couper” de ses invités, avec lesquels on peut continuer à discuter depuis ses fourneaux. Plus besoin de s’éclipser régulièrement pour aller vérifier la cuisson, au risque de tout brûler en s’attardant un peu trop à table… Elle donne aussi l’impression d’une surface plus grande en optimisant l’espace et amène généralement plus de lumière.
Depuis quelques années, un modèle intermédiaire est tendance : la cuisine semi-ouverte. « Un bon compromis », reconnaît notre expert. La séparation peut alors se faire par l’intermédiaire d’une verrière, très en vogue, posée sur un soubassement d’un mètre de hauteur pour dissimuler les éléments indésirables (électroménager, poubelle, etc.). L’ouverture partielle de la cloison ou encore des portes coulissantes peuvent aussi constituer un bon compromis.
Franck Talluto