Fête des mères, un événement depuis la nuit des temps

Bonne fête à toutes les mamans !

Fête des mères, un événement depuis la nuit des temps

Parfois taxée de fête commerciale, la Fête des mères puise ses origines dans des traditions très anciennes et multiculturelles. On retrouve des traces de cette célébration dans la mythologie grecque où l’on rendait hommage à la mère de Zeus, Rhea, évidemment au printemps, période de célébrations des rites de fertilité. Les Romains n’étaient pas en reste avec la fête des Matraliae, en juin.

Dans la religion chrétienne, on retrouve aussi une forme de célébration de la maternité le quatrième dimanche de Carême (dit de Laetare, référence au lait maternel). C’est encore à cette date que les Anglais et les Irlandais la célèbrent aujourd’hui (le mothering sunday). L’Église avait même un temps consacré un mois complet (mai) à Marie, mère de Jésus. Certains pays catholiques ont d’ailleurs conservé cette coutume de célébrer le même jour la fête des mères et celle de la Vierge Marie.

Napoléon, Pétain et… Prosper Roche

Revenons plus près de nous. Napoléon Ier avait envisagé la création d’une Fête des mères (pour rendre hommage aux mères de famille nombreuse) en 1806, mais il ne concrétisa pas cette idée. Attribuée par erreur au maréchal Pétain, la naissance de la fête de mères version contemporaine dans l’Hexagone date de 1906 et prend pour cadre le village isérois d’Artas. Le dénommé Prosper Roche, vaillant fondateur de l’Union fraternelle des pères de famille méritants, décide d’organiser une cérémonie en l’honneur... des mères de famille méritantes et de remettre le prix du « haut mérite maternel ».

En 1908, aux États-Unis, Anna Jarvis, qui milite pour l’union des mères afin d’obtenir la paix dans le monde, dirige une cérémonie d’hommage à sa mère décédée et, par extension, à toutes les mères. Avec la Première Guerre mondiale nait, également au pays de l’Oncle Sam, la coutume de rendre hommage aux épouses et mères de soldats disparus. Lyon emboite le pas dès 1918. Le gouvernement français officialise finalement cette célébration en 1929, bien avant donc le maréchal Pétain. Il faut toutefois reconnaître qu’en 1942, le dirigeant du gouvernement de Vichy y donne un ton plus solennel avec pour objectif de relancer le taux de natalité. C’est à partir de là que l’on célèbre en France toutes les mamans, et pas seulement les familles nombreuses.

A partir de 1950, la fête est officiellement fixée (par le gouvernement Auriol) au quatrième dimanche de mai, sauf s’il s’agit du dimanche de Pentecôte, auquel cas la fête des mères est décalée au premier dimanche de juin.

David Bessenay

Maison de retraite : une Fête des mères plus détendue ?

Alors que la fête des mères s’approche, beaucoup s’inquiètent de pouvoir célébrer ce jour dignement avec leur maman logée en maison de retraite. Heureusement, depuis quelques semaines, les conditions se sont détendues comme le confie le personnel de l’Ehpad Le fil d’or à Panissières. Depuis début mai, les visites sont autorisées tous les jours, sans limitation dans le nombre de personnes, ce qui permettra à tous les frères et sœurs de saluer leur maman. Et cela, sans besoin de justifier d’une vaccination ou d’un test PCR négatif. Seuls les mineurs de moins de 12 ans sont interdits d’accès. Seule contrainte pour les visiteurs, noter leur nom sur un registre à l’entrée et à la sortie afin de pouvoir les “tracer” en cas de contamination.

Mais attention, les gestes barrières sont toujours de rigueur : port du masque, gel hydro-alcoolique et distanciation… Cela entraine donc l’impossibilité de prendre une collation ensemble. Donc pas de gâteaux partagés ni de bouteilles débouchées à cette occasion... Pas d’embrassades et d’accolades non plus même si vous en avez très envie. Le Fil d’or autorise seulement les rencontres dans les chambres ou, si le temps le permet, à l’extérieur mais pas dans les parties communes. Bien entendu, si un cas de Covid-19 est déclaré dans l’établissement, le règlement sera adapté. Ce sera alors au médecin coordonnateur et à la direction de l’établissement de mettre en place de nouvelles procédures sanitaires. 

Visites dans les familles

A la maison de retraite Saint-Louis à Saint-Héand, « établissement où il y a beaucoup de visites », on accueille pour l’instant (témoignage recueilli le 5 mai, NDLR) les familles un jour sur deux (deux personnes par jour) pour éviter une trop grande affluence. Toutefois, le directeur, Christian Bissardon, ne préfère pas prendre de risque : « D’ici le 30 mai, il peut encore se passer beaucoup de choses, le protocole peut évoluer. On se repose la question de notre fonctionnement chaque semaine et nos équipes sont capables de s’adapter très vite. » Y aura-t-il un protocole spécial mis en place pour le jour de la fête des mères ? « Je ne pense pas, poursuit le dirigeant, mais je ne suis pas seul à décider. Nous prenons la décision en cellule de crise avec les infirmiers, médecins, animateurs… »

Les visites ont lieu seulement en chambre « et on recommande de laisser la porte ouverte, c’est plus serein pour tout le monde » et l’établissement demeure strict sur le protocole sanitaire (gel, masque, distanciation). Comme partout ailleurs il faudra éviter les excès de tendresse trop démonstratifs. « J’espère que tout le monde l’a bien compris », insiste Christian Bissardon. Dans le sens “inverse”, le directeur autorise les sorties des résidents dans leur famille pour le week-end. L’accord est donné de fait aux vaccinés (92 % des résidents) et pour les autres, « nous sommes ouverts à la discussion ». Dans tous les cas, pour les familles concernées, il est donc important de se renseigner en amont sur les conditions d’accueil en maison de retraite, qui peuvent varier d’un établissement à l’autre. 

D.B.