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Figure de proue de la vague nordique qui a déferlé sur le monde du polar au début des années 2000, Millenium a fait un retour discret en fin d’année dernière. Il faut dire que le phénomène s’est un peu essoufflé depuis la parution en France (en 2006 et 2007) de la première trilogie, juste après le décès de son auteur, Stieg Larsson. La sortie d’un nouveau volet, le septième, des aventures de Lisbeth Salander et Mikael Blomkvist n’en reste pas moins un événement. Après trois opus – assez inégaux – signés David Lagercrantz, c’est une femme, Karin Smirnoff, qui a repris le flambeau.
Mikael et Lisbeth se sont perdus de vue quand s’ouvre le récit de La Fille dans les serres de l’aigle. Tous deux doivent prendre la direction du nord de la Suède pour des raisons différentes. Le premier doit assister au mariage de sa fille et vient faire la connaissance de son futur gendre, tandis que la seconde est appelée par les services sociaux pour s’occuper de sa nièce. Démarre alors une intrigue dans ce nouvel eldorado vert, qui attire l’avidité de grandes entreprises avides et d’organisations criminelles. Tout va, bien entendu, être intimement lié sur fond de politique, de corruption, de violence et de condition des femmes.
En reprenant ces thématiques originelles de la série, Karin Smirnoff se glisse habilement dans les pas de Stieg Larsson. Si elle met un peu de temps à démarrer, son intrigue s’avère plutôt efficace et bien tenue jusqu’au bout. Surtout, elle met à nouveau en valeur Lisbeth, véritable star de cet ouvrage, toujours aussi frêle qu’excellente guerrière et hackeuse de génie, mais qui va évoluer dans son rapport aux autres. Mikael, lui, est plus en retrait. Peut-être retrouvera-t-il la lumière dans les tomes 8 et 9, déjà annoncés.
Franck Talluto
Millenium 7, La Fille dans les serres de l’aigle, Actes sud, 430 pages environ, 23,80 euros