Les germes du succès !

Les germes du succès !

Les deux confinements de 2020 ont eu un mérite : ils ont entraîné un certain retour aux vraies valeurs et notamment à la culture et à la cuisine de ses propres légumes. Espérons que cet élan de bonnes intentions sera durable. Bien se nourrir mérite bien que vous sacrifiez un brin de gazon pour faire place à un potager !

Mais par où commencer ? Et l’adverbe “où” n’est pas pris au hasard. « Choisissez une partie bien exposée, très ensoleillée, répond sans hésiter Gérard Vernet, horticulteur à Montbrison. Il faut un terrain bien drainé, pas un terrain qui baigne ».

Attention à la concurrence et à l’ombre

Si vous avez des arbres dans votre jardin, ne plantez pas trop près ! D’une part, il vaut mieux éviter l’ombre ; d’autre part, les racines peuvent faire concurrence. De la même manière, si vous avez une haie, « plantez au moins à 2 mètres, conseille le professionnel. Une haie de thuyas rend votre sol très acide. »

Si vous faites vos premiers pas dans le jardinage, mieux vaut commencer doucement pour se faire la main. « Le jardin familial d’un amateur aguerri, c’est environ 200 m2. Pour un novice, je conseille de débuter par 50 m2, il y a un risque réel à se dégoûter du jardinage », note Gérard Vernet. Et ce n’est surtout pas le but ! N’oubliez pas de prévoir l’emplacement des sentiers pour aller et venir sans difficulté avec brouette et arrosoir dans toutes les zones de votre potager.

Jardiner :  la tête et les muscles

Si vous êtes débutant et/ou si vous venez d’acquérir votre maison, vous ne connaissez pas encore la valeur de la terre. Le moyen d’en savoir plus ? Un coup de bêche sur 30 centimètres. Si vous retournez une belle terre noire, c’est bon signe. « Si ça fait la glaise, il faudra prévoir un apport de terre pour faire un jardin rapporté ou une butte façon permaculture », annonce Gérard Vernet.

Nourrir la terre

Dans tous les cas, il vous faudra amender votre terre, nourrir votre jardin avec du compost, le fumier d’un « paysan du coin » ou des granulés. « L’engrais organique va apporter de la vie microbienne à votre sol. Ça va l’aérer, l’oxygéner. C’est un allié pour vos plantes », résume l’horticulteur.

Si vous démarrez votre jardin dès l’automne, il suffit de le couvrir, avec des cartons par exemple. L’herbe et les racines vont ainsi pourir. 
Si vous commencez au printemps, il vous faut bêcher pour enfouir l’herbe. Il est difficile de faire autrement au moment de la création d’un potager. Pour l’entretien annuel, il existe d’autres pratiques (la grelinette, le paillage) pour éviter le bêchage, pratique qui permet de décompacter le sol mais qui est désormais critiquée par certains car elle entraîne une destruction plus rapide de l’humus.

Comment organiser ses plantations

Pour savoir quels légumes planter et à quelle époque, vous trouverez une abondante littérature, aussi bien en version papier que sur Internet. Dans tous les cas, il faudra faire fonctionner votre cerveau et pas seulement vos muscles. « Il faut s’organiser, se faire un petit calendrier pour prévoir les rotations (d’abord les pommes de terre, ensuite les poireaux, etc.), se projeter. Jardiner, c’est aussi une activité intellectuelle », insiste le professionnel.
En cette saison, vous pouvez commencer à repiquer vos choux, blettes, ou fraisiers. Ensuite, il sera temps d’implanter vos pommes de terre, l’une des stars de votre futur potager. Vos enfants ne vont pas tarder à vous réclamer des frites-maison ! Au printemps (fin avril, début mai), ce sera la pleine saison des plantations de vos légumes d’été (courgettes, tomates, etc.). Suivront les poireaux (juin), la mâche, les épinards (septembre)… Vous n’allez pas vous ennuyer ! « N’oubliez pas les aromatiques, rappelle Gérard Vernet. Vous pouvez commencer en mars. Pour les plantes plus sensibles au froid comme le basilic, attendez le mois de mai. »
Si autrefois il était de tradition de planter les mêmes espèces soigneusement, rangée par rangée, aujourd’hui la tendance est à concilier des végétaux amis. Pour une meilleure aération du sol, il est préférable d’alterner plantes pivots et plantes de surfaces.
On peut intégrer des plantes pollinisatrices pour attirer les abeilles mais aussi des plantes répulsives pour écarter les ennemis du jardin. Par exemple, l’œillet d’Inde éloigne les pucerons, la sauge repousse la mouche de la carotte, la tanaisie aider à lutter contre les doryphores et les fourmis, les capucines protègent les tomates.

David Bessenay