Comme chaque année, 2021 a vu son lot de séries débarquer sur les différentes plateformes. Entre nouvelles saisons et programmes inédits, voici nos coups de cœur des onze derniers mois.
This is us
L’une des plus émouvantes séries de ces dernières années. Restée plutôt confidentielle dans l’Hexagone, où elle a fait l’objet d’une adaptation par TF1, This is us mérite pourtant le détour par son exploration des problématiques de la vie et des phénomènes de société (famille, amour, deuil, adoption, parentalité, homosexualité, obésité, etc.). La série véhicule aussi toute une palette d’émotions et il n’est pas rare de passer du rire aux larmes dans un même épisode. Pour faire court, elle retrace l’histoire des Pearson à travers des va-et-vient entre aujourd’hui et différentes époques du passé voire même parfois du futur : la rencontre entre les parents, Jack et Rebecca, juste après la guerre du Vietnam, la naissance de leurs enfants (des triplés dont l’un est mort-né) et l’adoption le même jour d’un bébé afro-américain abandonné, la vie de couple avec trois enfants, puis trois adolescents devenus à présent un acteur très connu, un homme brillant en quête de ses origines et une jeune femme passionnée par la chanson qui doit faire face à ses problèmes d’obésité. Bien que parfois de qualité inégale, la saison 5 n’en reste pas moins un grand cru. La sixième et dernière est attendue pour début janvier
This is us, 5 saisons, 88 épisodes de 40 minutes, à voir sur Prime video
Montre jamais ça à personne
Le quotidien d’Orelsan (de son vrai nom Aurélien Cotentin) et de sa “clique”, filmé par son petit frère, Clément, durant une vingtaine d’années. Deux décennies d’archives professionnelles, amicales et familiales, retracées sous forme de série documentaire et sous fond d’amateurisme. On y observe l’évolution du rappeur normand, mais aussi celle de ses acolytes, Gringe, Skread, Ablaye, entre débuts mitigés, péripéties accumulées et notoriété trouvée. Mais pas seulement ! Elle dresse aussi le portrait d’une jeunesse lasse, empêtrée dans l’ennui. Originaire d’Alençon, Orelsan déménage à 16 ans pour Caen, en Normandie, lorsque son père est muté. Parti de rien, dans une région éloignée des berceaux du rap français que sont Paris et Marseille, on voit la progression du jeune artiste, à l’époque de l’émergence des réseaux sociaux MySpace, Skyblog, DailyMotion et, plus tard, YouTube. Sans artifice, authentique, la série se veut, à l’image d’un des titres-phares de l’artiste, simple… basique !
Montre jamais ça à personne, 6 épisodes de 40 minutes environ, à voir sur Prime video
WandaVision
Dans la petite ville de Westview, Wanda Maximoff et Vision vivent la parfaite vie malgré le statut de super-héros. Une vie idyllique qui, avec la multiplication d’anomalies et d’étranges événements, va être remise en question et va laisser penser que tout est peut-être une mise en scène. Après le film Avengers Endgame, qui clôt la troisième phase de l’univers Marvel au cinéma, la série WandaVision introduit la nouvelle phase. Wanda Maximoff et Vision sont les protagonistes de cette étrange série qui est une mise en abyme des séries télévisées puisqu’elle montre leur vie comme s’ils étaient les personnages principaux d’une série. La réalisation aussi fait des clins d’œil à de nombreuses séries très connues comme Ma Sorcière bien-aimée ou encore Modern family. Que ce soit la couleur, les habits des personnages ou les décors, tout évolue avec le temps, ce qui va aider Wanda comme le spectateur à comprendre l’ampleur de la situation dans laquelle elle se trouve. Une série qui tient en haleine et qui pousse à regarder la suite pour savoir la raison de la présence d’un programme télévisé sur Wanda et Vision. Même les faux passages publicitaires laissent quelques indices sur la situation et invitent le spectateur à faire bien attention à ce qu’il voit.
WandaVision, 9 épisodes de 30 à 50 minutes, à voir sur Disney+
Sex Education
Comment gérer ses interrogations concernant la sexualité ou celle des autres quand on est lycéen ? Une thématique au cœur des préoccupations de Sex Éducation, le rendez-vous télévisé britannique créé par Laurie Nunn. Ici, la série tourne autour du jeune Otis Milburn, dont la mère est thérapeute/sexologue, et de Maeve Wilew, jeune rebelle qui vit sans parent et sans le sou. Ensemble, ils s’associent pour créer, au sein de leur lycée, un cabinet de sexologie clandestin aux séances payantes. Les deux adolescents aux caractères bien différents forment un duo complémentaire et comblent deux besoins : répondre aux questions aussi diverses que variés des élèves complexés, naïfs ou ignorants sur le sujet, et gagner de l’argent. Cette série est une véritable bouffée d’oxygène, mêlant humour, sexe et moments touchants, tout en évitant bon nombre de clichés. Originale et abordant des questions souvent sans filtre, ce divertissement instruit par ailleurs. Les personnages secondaires ne sont pas là par hasard et prennent, au fil des saisons, une importance accrue, à l’image d’Adam. Il se hisse progressivement au rang de personnage principal dans la saison 3, qui relève avec brio le défi d’être à la hauteur des précédentes.
Sex Éducation, 3 saisons, 24 épisodes de 50 minutes environ, à voir sur Netflix
Jeune et Golri
L’une des bonnes surprises de l’année. Dans un petit café-théâtre parisien, Prune fait un bide. Comme à chaque sortie de scène sans un rire dans la salle, elle a droit au gage choisi par ses amis humoristes. La jeune stand-uppeuse doit aller embrasser le “vieux” qui sirote un verre en terrasse. Défi relevé, sauf que le baiser langoureux se transforme en une idylle naissante avec Francis, 47 ans. La jeune femme décide un jour d’aller lui faire une surprise, mais tombe sur… sa fille de 6 ans, Alma, dont il ne lui avait pas parlée. Une relation compliquée démarre entre elle et la petite surdouée, galère que Prune envisage de retourner à son avantage en en faisant le thème de son prochain spectacle. Voici le point de départ de Jeune et golri, imaginée par l’humoriste Agnès Hurstel, qui campe aussi le premier rôle, et Léa Doménach. On y retrouve également Jonathan Lambert, tiraillé entre la fille qu’il aime et celle qu’il élève, et plusieurs humoristes qui jouent leur propre rôle. Récompensée au festival Séries Mania, Jeune et golri devrait faire l’objet d’une deuxième saison.
Jeune et golri, 2021, 8 épisodes de 20 minutes, à voir sur OCS.
Love, Deaths + Robots
Cette série, malgré son aspect animé, ne se destine aucunement aux enfants. Avec plus d’une vingtaine d’épisodes, Netflix transporte les spectateurs dans des univers uniques, variés et sinistres. Chaque court-métrage qui la compose est réalisé par un studio différent, permettant au spectateur de découvrir de multiples techniques et styles d’animation comme la motion capture, la 3D ou encore le stop motion. Comme le nom de la série l’indique, tous les épisodes tournent autour de trois thématiques : la robotique, la sexualité et la mort en les abordant avec les genres de l’horreur, la science-fiction ou encore de l’humour noir. Des thèmes particuliers qui font voyager très souvent le spectateur dans des mondes post-apocalyptiques, dystopiques et sombres. Les histoires, lugubres, font réfléchir notamment sur la surpopulation du monde ou encore sur la possession de trop d’appareils électroménagers connectés.
Love, Death + Robots, 2 saisons, 26 épisodes de 5 à 18 minutes, à voir sur Netflix
Invincible
Chez Amazon, les programmes sur les super-héros sont nombreux, mais Invincible se détache du lot, déjà par son format animé et son caractère particulièrement brutal. La vie de Mark Grayson n’est pas si simple. Son père (le plus grand super-héros de la Terre) attend qu’il développe des pouvoirs et, quand ces derniers apparaissent, il découvre que la vie de héros n’est pas si joyeuse. Avec des scènes de combat particulièrement violentes et sanglantes, la série dépeint l’histoire de héros dépassés par les événements et qui cachent de nombreuses choses. Tout au long de cette saison, Mark Grayson fait son entrée dans le système des héros et se fait même des amis qui seront de vrais piliers après les événements qu’il va vivre. Différente des œuvres héroïques habituelles qui montrent l’apprentissage, l’histoire se concentre ici plutôt sur les ressentis et les conséquences du statut de héros. La plateforme n’a pas attendu et a déjà annoncé des saisons 2 et 3.
Invincible, 8 épisodes de 50 minutes, à voir sur Prime Video
The Boys
Des super-héros comme vous n’en aviez jamais vus. Les rôles y sont plus réalistes, à défaut d’être inversés. Adaptée des comics de Garth Ennis et Darick Robertson, elle met en scène d’un côté les aventures d’un septuor d’êtres aux pouvoirs surnaturels, « Les Sept », au service de la puissante société Vought international ; de l’autre, un groupe de justiciers méprisant ces derniers, « Les Boys », décidé à les faire tomber et dévoiler leur vraie nature. Car bien loin des clichés, la plupart d’entre eux sont en fait obscènes, immoraux et corrompus. Avec un ton cru, cette série fait l’effet d’une petite bombe, empreinte d’un cynisme mordant et d’un humour trash. Elle aborde un aspect très peu traité par ses congénères : les super-héros sont une marque, commercialisée, déclinée en produits dérivés et générant des milliards de dollars chaque année. Une véritable industrie, en somme. Jouant constamment avec le politiquement très incorrect, The Boys apporte un nouvel élan pour un genre grandement surutilisé sur le grand et petit écran. Une troisième saison devrait voir le jour début 2022.
The Boys, 2 saisons, 16 épisodes de 54 à 62 minutes, à voir sur Prime Vidéo
Validé
Énorme succès à son lancement en plein confinement au printemps 2020, Validé réussit à assumer son statut avec une deuxième saison d’excellente facture sortie cet automne. Vous n’avez pas vu la première ? Pas de spoiler ici, histoire de ne pas vous gâcher le plaisir d’aller découvrir la série de Franck Gastambide, qui plonge le public dans les coulisses du rap français. Tout juste dira-t-on que le personnage principal de ces nouveaux épisodes est une jeune rappeuse, L’Alpha, dont on suit les débuts contrariés dans l’industrie musicale, entre Paris et Marseille, encadrée par le méticuleux William, l’hilarant Brahim et le génial DJ Sno ainsi qu’une belle galerie de personnages secondaires. Au programme : la place des femmes dans le rap, de l’action, de la tension, une petite touche d’humour et des clins d’œil, avec par exemple Rohff qui joue son propre rôle.
Validé, 2 saisons, 19 épisodes de 30 minutes environ, à voir sur MyCanal