« Beaujolais Gloire & déboires » : une enquête journalistique au pays du gamay

Dans quelques heures, vous aurez le droit de tremper vos lèvres dans le beaujolais nouveau millésime 2020, enfin, seul, à votre domicile après achat chez votre caviste ou en grande surface. 

« Beaujolais Gloire & déboires » :  une enquête journalistique au pays du gamay

Toutes les festivités du troisième week-end de novembre ont été annulées, une première historique dont se serait bien passé le vignoble qui sort tout juste de deux décennies de crise. C’est justement cette descente aux enfers, pas très gouleyante, que le journaliste spécialisé, David Bessenay, l’une des plumes de Couleur Forez mag, raconte dans un ouvrage qui vient d’être publié aux Editions Héraclite.


Il raconte comment, lancé à grande vitesse sur la voie de la prospérité à partir des années 1970, le vignoble beaujolais – tiré par sa locomotive “beaujolais nouveau” – a fini par dérailler à l’aube du troisième millénaire. De rendements irraisonnables en usage immodéré du sucre, le vignoble s’est fait punir par des consommateurs las de ces excès répétés. Et le succès quasi accidentel du controversé vin primeur s’est terminé en accident industriel. En vingt ans, la crise a balayé toutes les certitudes, effacé des milliers d’hectares et refoulé des centaines de vignerons. Elle a aussi réveillé des querelles intestines et fait renaître un soudain sentiment d’appartenance à la Bourgogne.


Renaissance en cours

Sur ce terroir meurtri, de nouveaux visages, de nouvelles couleurs, de nouvelles pratiques apparaissent. On redécouvre Jules Chauvet, le pionnier des vins naturels, on ausculte les sols et les audacieux de Lantignié envisagent la sortie des pesticides. Gros investisseurs et jeunes passionnés en mode start-up sortent le pays du gamay de sa dépression. Et si finalement le beaujolais, vignoble-musette par excellence, devenait l’un des vignobles les plus rocks de l’Hexagone ? s’interroge l’auteur, lui-même originaire du Beaujolais et résidant actuellement à Saint-Etienne.


Cet ouvrage est le fruit d’une longue enquête et de dizaines d’entretiens avec les acteurs de la filière vin, les partenaires de la viticulture et des journalistes spécialisés. Il est préfacé par Jacques Dupont, “Monsieur vin” du Point, journaliste et écrivain référence en la matière. «  C’est devenu une rareté l’enquête au long cours, celle qui oblige à ne pas rester à la surface des choses mais à comprendre sur le long terme l’enchaînement des évènements. Cela permet aussi de ne pas juger, de mieux éclairer les zones grises, d’entrer dans la tête des gens, de mesurer les hésitations, de replacer les paroles et les actes dans le temps », analyse le préfacier. En attendant la réouverture des librairies et des rayons “culture” des grandes surfaces, vous pouvez commander ce livre sur la boutique en ligne du site internet de l’éditeur.

06.99.48.11.55

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www.editions-heraclite.fr