Télétravail, les leçons du confinement

Très haut débit, logiciels collaboratifs et documents partagés, applications de communication instantanée (Skype, Whatsapp) et d’organisation des tâches (Slack, Trello)… Les outils étaient déjà là pour favoriser l’essor du télétravail.

Télétravail, les leçons du confinement

Pourtant, c’est finalement la crise sanitaire de Covid-19 qui pourrait avoir donné le coup de pouce lui permettant de se démocratiser. En 2017, 3 % des salariés pratiquaient le télétravail au moins un jour par semaine selon l’Insee (1). Un usage que le groupe de protection sociale paritaire et mutualiste Malakoff Humanis a observé à plusieurs reprises durant le confinement (2). Et les résultats de ses trois études réalisées en mars, avril et mai témoignent d’une progression éclair. La dernière signalait ainsi que « les télétravailleurs (représentaient) 41 % de l’ensemble des salarié·e·s du secteur privé ». Deux autres constats intéressants émergent. Près de la moitié des personnes concernées expérimentaient ce mode de fonctionnement pour la première fois. Et cela leur a plu, semble-t-il, car 84 % de ces télétravailleurs·euses souhaitaient continuer après le confinement.

Voilà pour le positif. Le revers de la médaille, c’est que l’essor de cette pratique professionnelle a mis en valeur ses inconvénients. Outre l’impact sur la santé de la sédentarité qui en découle avec une pratique physique réduite, 45 % signalent une dégradation de leurs postures de travail et un tiers des personnes interrogées par Malakoff Humanis fait part d’un sommeil dégradé. Cela s’explique notamment par la difficulté à se déconnecter du travail, faute notamment de trajet entre l’entreprise et le domicile, citée par 48 % des personnes interrogées. De fait, « 34 % des salariés en télétravail durant la crise (indiquaient) ne pas disposer à leur domicile d’une pièce ou d’un espace dédié, ou de mobilier de travail adapté ».

S’aménager un espace dédié au télétravail

Avec un peu de recul, c’est l’un des constats forts qui émergent de la période inédite que l’on vient de vivre. S’il a fallu s’adapter tant bien que mal du jour au lendemain, il est désormais temps d’intégrer cette nouvelle façon de travailler à son quotidien. Au-delà des basiques (ne pas s’installer dans son lit, mais s’habiller comme pour aller au bureau, savoir s’autodiscipliner, etc.), il convient de respecter quelques fondamentaux. Le point de départ reste la pièce dans laquelle vous officierez. Évidemment, selon que vous habitiez un petit appartement ou une grande demeure, votre latitude sera plus ou moins importante.

Idéalement, il faudrait pouvoir disposer d’un bureau. Une pièce (ou un espace) dédiée au télétravail, donc, que l’on peut fermer pour s’isoler et arriver à se concentrer, en se coupant du bruit que peuvent faire les autres membres de la famille – qui doivent comprendre la sanctuarisation de ce lieu. Mais aussi une pièce que l’on puisse quitter une fois ses tâches terminées pour passer de la vie professionnelle à la vie privée.

Évidemment, du matériel performant et une connexion internet de qualité – le Siel vient d’achever le déploiement du très haut débit dans le département – sont essentiels. Si vous télétravaillez plus de quelques heures par semaine, investissez aussi dans un bureau ou une table d’une certaine hauteur et dans un bon fauteuil pour prévenir le mal de dos à force de travailler du canapé vers la table basse du salon. Intéressez-vous également aux sources de lumière naturelle et artificielle pour soulager vos yeux et soyez ordonné·e, tant dans vos documents papier qu’électroniques, pour ne pas en oublier lors de vos navettes maison-entreprise.

Enfin, maintenez la pause café, pourquoi pas en visioconférence avec vos collègues, et prenez le temps de vous offrir un vrai déjeuner le midi histoire de recharger les batteries. En commençant un peu plus tôt le matin et avec le temps de transport économisé, rien ne vous empêche ensuite de vous accorder une sieste digestive de 20 minutes avant de vous remettre à la tâche !

Franck Talluto

(1) L’économie et la société à l’ère du numérique, édition 2019

(2) Études disponibles sur le site newsroom.malakoffhumanis.com