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Celles et ceux qui aiment L’Arabe du futur attendaient la parution du sixième tome avec excitation et fébrilité à la fois. D’un côté, la hâte de retrouver Riad Sattouf dans la suite de ses aventures autobiographiques. De l’autre, l’appréhension de voir la série se refermer avec cet ultime volume. Ce sentiment ambivalent reste de mise une fois la lecture terminée : le plaisir est au rendez-vous, de même que la tristesse de dire adieu à ces personnages avec l’impression qu’il y avait matière à prolonger un peu le plaisir.
Dans la lignée des précédents, cet opus raconte l’histoire de Riad Sattouf. La quête de cette famille déchirée entre France et Syrie se poursuit – on n’en dira pas plus pour ne pas gâcher le plaisir des personnes qui n’ont pas encore attaqué le tome 1 –, tandis que le jeune homme nous raconte son entrée dans le monde des adultes. Avec quelques plaisirs (amoureux notamment), mais aussi beaucoup de tracas : le choix des études et le soutien financier de ses grands-parents que l’on voit vieillir, le départ du foyer familial, le service militaire, les premiers pas dans la vie professionnelle, les galères puis les réussites avec la parution de ses premiers ouvrages, la reconnaissance pour La Vie secrète de jeunes ou Pascal brutal et le succès de son film Les Beaux gosses.
S’il est physiquement absent, le père hante les pensées du jeune homme, qui analyse chacune de ses décisions en imaginant sa réaction. L’auteur va jusqu’à dévoiler les coulisses de sa psychothérapie et conserve cette autodérision qui donne le sourire. Les amateurs apprécieront et ceux qui auront du mal à faire le deuil de L’Arabe du futur pourront toujours se tourner vers Les Cahiers d’Esther ou Le Jeune acteur.
Franck Talluto
L’Arabe du futur, tome 6, de Riad Sattouf, Allary éditions, 180 pages environ, 24,90 euros