Les langues prennent une place conséquente dans la vie quotidienne et sont essentielles dans le monde du travail. En dehors du système scolaire, il existe donc de multiples méthodes d'apprentissage.
Devoir faire l’impasse sur la compréhension d’une vidéo ou d’une publication en anglais est courant chez de nombreux Français. Il en va de même avec d’autres langues. Être confronté uniquement à la langue de Molière est impossible avec le développement des réseaux sociaux ou simplement des séries et des films. C’est pourquoi certains se tournent vers des méthodes pour apprendre seul.
En quelques années, les plateformes de streaming ont pris une ampleur considérable, donnant accès à un nombre exponentiel de contenus audiovisuels. Même si tout est traduit, il reste pourtant des traces de la version originale, notamment avec les titres. La Casa de papel, Hawkeye ou même The Man in the High Castle sont des exemples de ce qu’il est courant de trouver comme titres non « francisés ». La série The 100 aussi a subi un grand problème de lecture, bon nombre de personnes lisaient « the cent », un mélange d’anglais et de français, alors que le titre original se dit « the hundred ».
Les langues étrangères constituent aussi un apport culturel : apprendre une langue, ce n’est pas juste la parler ou la comprendre, mais aussi découvrir tout ce qui y est lié. En demandant à des collégiens ce qu’ils voient au début de leur apprentissage, beaucoup répondront le lexique de la nourriture, un des principaux éléments qui constituent la culture de chaque pays.
De plus, elles permettent d’étendre les conversations, les opportunités de dialogues sont plus nombreuses, ce qui favorise le travail de la langue. Enfin, l’anglais étant la langue la plus utilisée dans le monde, la grande majorité du globe la comprend. Lors de voyages à l’étranger, savoir le parler procure alors un avantage considérable. Selon Kyle Goodsir, directeur du centre de formation en anglais Goodsir à Saint-Etienne, « c’est une des raisons fonctionnelles de l’apprentissage de l’anglais ».
Un atout sur le CV
Connaître différentes langues est une qualité sur un CV. Cela témoigne d’un investissement et surtout d’une capacité cérébrale à jongler facilement d’une chose à une autre. « Les personnes de 35 à 50 ans qui viennent chez nous sont surtout là pour des raisons professionnelles, pour l’anglais, ajoute Nicolas, coordinateur de formation chez 2easy à Saint-Etienne. Dans le monde du travail, l’anglais est à 99 % demandé, c’est une langue incontournable. »
Pour parvenir à maîtriser plusieurs langues, différentes solutions se sont développées au cours des années, que ce soit avec des cours en ligne, des formations, des applications... Bien sûr, l’une des premières formes d’apprentissage demeure le système scolaire, mais c’est ce qui peut se trouver en dehors de celui-ci qui sera expliqué. Et avec le développement d’Internet, « de nombreuses richesses et outils pour apprendre les langues peuvent être utilisés », complète M. Goodsir. Il faut comprendre aussi que les méthodes sont propres à chacun, il faut choisir celle qui paraît la plus agréable, le but premier étant de s’amuser en pratiquant.
« Maintenant, avec les plateformes de streaming, il est possible de regarder des séries et films dans la langue d’origine, on a un meilleur accès à la VO qu’il y a quinze ans », ajoute Nicolas. C’est un moyen de regarder le programme avec des sous-titres et dans la langue originale. La série Friends est un très bon outil, avec un langage courant et une histoire qui tourne autour de la vie quotidienne, elle apportera du vocabulaire basique. En plus d’entendre la prononciation des mots, ils seront lus. Une méthode qui est appelée « shadowing » par de nombreux polyglottes. « Les séries permettent de faire travailler toutes les compétences : l’orthographe, la grammaire, la conjugaison… » précise Kyle Goodsir.
Séries, mais aussi livres, musique
Les livres représentent aussi une ressource intéressante. Souvent, pour commencer, ce sont des livres pour enfants, aux phrases courtes et simples, qui sont utilisés. Nombreux sont ceux aussi qui ont profité de leurs connaissances des livres Harry Potter pour les relire en anglais.
A la manière des séries, la musique peut être un tremplin à la compréhension orale. Un petit tour sur internet permet d’avoir les paroles et la traduction. Plus cela est pratiqué, plus le vocabulaire arrive et il suffit ensuite de lire les paroles originales.
Un bon nombre de livres et de manuels d’exercices, pour apprendre les langues, est disponible en libraires ou en ligne. Pour les personnes qui sont déjà avancées dans la pratique, les livres couvrent tous les niveaux d’expérience, du débutant à l’expert. Les centres de formation en langue emploient aussi ces supports, précise Nicolas de 2easy : « On les utilise dans certains cas, comme avec les personnes qui veulent se préparer pour le Toeic », un certificat d’aptitudes.
Le boom des applis pour smartphones
Et si le temps passé sur le téléphone pouvait servir à apprendre une langue ? C’est une solution trouvée par quelques organismes qui ont lancé différentes applications comme Duolingo, Monthly ou encore Memrise. Régulièrement et selon le programme choisi, il est possible d’apprendre différents éléments d’une langue. Que l’on soit débutant ou expérimenté, elles permettent de commencer depuis le début ou d’enrichir encore plus son vocabulaire. À chacun de trouver celle qui correspond le mieux à ses attentes et besoins.
De nombreux polyglottes partagent sur Internet leurs techniques d’apprentissages. Quand certains ont utilisé les applications, d’autres sont passés aux méthodes de mémorisation autonome. Fiches mémotechniques, méthodes orales, immersion totale… les possibilités sont aussi nombreuses qu’il y a de polyglottes, chacun a trouvé celle qui lui faut. Même si elles sont toutes variées et ne consistent pas à faire le même travail ou ne se focalisent pas sur le même aspect d’apprentissage, elles ont plusieurs points en commun : apprendre en s’amusant, bien s’organiser et être régulier.
D’autres personnes préfèrent suivre des programmes adaptés selon leurs besoins, option que proposent des centres de formation en langues. C’est le cas de 2easy à Saint-Etienne. « On a un programme totalement modulable avec le cahier des charges des besoins de la personne », explique le coordinateur de formation de cette société.
Le sur-mesure, c’est le cas aussi de la formation chez Goodsir. « Il n’y a pas une méthode unique pour tout le monde », souligne Kyle Goodsir. Tout le monde peut apprendre, il suffit simplement d’y travailler régulièrement et avec la méthode qui convient le plus. Désormais, la seule décision à prendre est celle de la langue à choisir.
Arthur Bonglet