Trouver la maison de ses rêves, un cauchemar ?

Concurrence féroce, prix de vente au-dessus de celui du marché… Pour certains, la quête d’une maison dans la plaine du Forez tourne actuellement au casse-tête. 

Trouver la maison de ses rêves, un cauchemar ?

C’est en tout cas un thème qui est revenu à plusieurs reprises au gré des discussions estivales, à l’heure de l’apéritif. Alors, impression superficielle ou véritable constat ? Pour le savoir, Couleur Forez mag a sollicité deux professionnels : Franck Ballay, de Cimm Immobilier à Feurs, et Philippe Régent, notaire à Montbrison.

Tous deux confirment le dynamisme du marché. « La demande est en effervescence depuis le confinement », relève le premier. Le second confirme le volume important de transactions enregistré en juin et juillet, mais le replace dans un contexte plus large : « Ce n’est pas un épiphénomène, plutôt la continuité d’une année 2019 record en France et dans la Loire. »

Les deux hommes se rejoignent sur le fait que les taux d’intérêt très intéressants pratiqués en ce moment - autour de 1 % - incitent à franchir le pas car il devient plus intéressant d’acheter que de louer. « On voit que les personnes continuent à s’engager malgré l’incertitude économique et sanitaire, note Philippe Régent. Psychologiquement, cela signifie qu’elles ont des projets et c’est très positif pour le pays. »

L’offre ne suit pas

D’autres facteurs alimentent cette vitalité. Logiquement, les semaines d’inactivité se sont accompagnées d’une reprise en fanfare pour rattraper le retard pris. Elles ont aussi nourri chez certains un désir de quitter l’espace urbain après avoir vécu le confinement en appartement. A tout cela s’ajoute le fait que le printemps est déjà un moment traditionnellement stratégique : nombre d’acquéreurs souhaitent effectivement régler leur situation avant la rentrée, autre période marquante avec les mutations professionnelles et la rentrée des enfants dans leur nouvelle école.

Là où tout cela devient problématique, c’est que l’offre ne suit pas. Raréfaction des terrains vierges oblige, la concurrence s’intensifie pour les maisons existantes et tire les prix à la hausse. Une famille racontait ainsi n’avoir pas pu visiter une maison dont l’annonce avait été mise en ligne le jour même sur un site internet bien connu… Et pour cause, elle avait déjà trouvé preneur ! « Un bien peut partir en deux ou trois jours s’il est mis en vente au prix du marché », acquiesce Philippe Régent.

Franck Ballay confirme, mais incite à ne pas confondre vitesse et précipitation. « On peut parfois devoir se positionner rapidement si le bien remplit tous les critères souhaités, mais il faut quand même prendre le temps de la réflexion car c’est une décision importante dans une vie, souligne-t-il. Il n’est pas facile de trouver le mouton à cinq pattes et beaucoup finissent par devoir faire des concessions, par exemple en s’éloignant géographiquement. » Savoir ce qu’on veut, et ce qu’on ne veut pas, aide à mieux cibler les biens intéressants et évite de faire des visites juste pour faire des visites, poursuit-il

Connaître précisément ses capacités financières

Comment éviter les écueils ? Cet agent immobilier conseille donc de commencer par bien définir ses envies, ses critères incontournables et ceux auxquels on peut déroger, mais, surtout, de bien ciseler son dossier sur le plan financier. L’objectif ? Connaître précisément ses capacités en intégrant toutes les dépenses (frais de notaires, travaux, etc.) : « La concurrence fait que les vendeurs ont la possibilité de choisir à qui vendre. Avoir le feu vert de la banque par écrit et un apport est un très bon point. A l’inverse, des particuliers signent un compromis mais doivent ensuite renoncer car ils n’obtiennent pas le financement suffisant. C’est la douche froide pour l’acheteur, mais aussi pour le vendeur », qui doit recommencer les étapes précédentes (mise en vente, visites, etc.).

Autre élément important avant de signer : consulter l’ensemble des documents (diagnostics, etc.), aller s’imprégner de l’environnement de la maison pour repérer de possibles désagréments (bruits, odeurs, etc.) et faire les vérifications nécessaires en ne se limitant pas aux affirmations du vendeur. « C’est le rôle des professionnels que nous sommes de tout regarder (emplacement en zone inondable, bornage, servitudes, passage de canalisations, travaux faits et à prévoir, etc.) pour nos clients et leur éviter d’éventuelles mauvaises surprises, signale Franck Ballay. Parce que découvrir après coup que la fosse septique n’est pas aux normes et qu’il faut la remplacer, c’est un budget conséquent qui change tout… » Et vous, comment se passent vos recherches ? Vous avez trouvé votre bonheur ? Venez partager votre expérience sur notre page Facebook !

Franck Talluto