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Si vous aimez Stephen King pour la dose de surnaturel qu’il injecte dans nombre de ses romans, il faudra faire sans cette fois ! Son dernier roman, Billy Summers, est un récit ultra réaliste du dernier contrat que doit exécuter le héros éponyme en tant que tueur à gages. Sa particularité ? Il accepte de descendre uniquement des “sales types”.
L’ouvrage se décompose en deux parties : la mise en place de son plan d’attaque, puis un roadtrip à travers les États américains. La première décrit minutieusement la manière
avec laquelle Billy se prépare. On a presque affaire à un un manuel du parfait tueur à gages avec les précautions à prendre et les erreurs à éviter. On le voit ainsi se construire peu à peu, en accord avec ses commanditaires, une couverture d’écrivain. Un rôle qui lui sied à merveille. Le voilà même se prend au jeu au point d’écrire sa
propre histoire, du traumatisme de son enfance à celui de la guerre en Irak.
Sorti en France fin septembre, le jour des 75 ans de son auteur, Billy Summers repose sur une écriture minimaliste, qui peut rebuter voire lasser certaines personnes, mais l’histoire devient de plus en plus prenante au fil des pages. Alors que l’intrigue se déroule en 2019, Stephen King y glisse plusieurs allusions à la crise sanitaire mondiale à venir et adresse des clins d’oeil à certains de ses précédents opus, comme Shining.
Franck Talluto
Billy Summers, Albin-Michel, 550 pages, 24,90 euros