Arnaud Lafont offre une nouvelle jeunesse aux sols en pierre

C’est une profession méconnue, au point de s’interroger sur sa dénomination. De quoi faire sourire Arnaud Lafont. « Certains emploient le terme de solier, mais on n’est pas carreleur et je ne fais pas de pose, même si je peux faire de la finition sur du neuf. Il y a 100 ans, on était appelés ponceurs du marbre, peut-être que restaurateur solier conviendrait mieux aujourd’hui », s’amuse celui dont le quotidien consiste à redonner beauté et élégance aux sols en pierre : marbre, travertin, granito, terrazzo, tomettes en terre cuite, carreaux ciment et autres sols d’exception.

« Nous sommes assez peu nombreux à l’exercer en France, et de moins en moins car il y a beaucoup de départs en retraite », ajoute notre homme. Comme il n’existe pas de véritable cursus de formation, lui a appris au contact de son beau-père, avant de voler de ses propres ailes il y a une dizaine d’années. Établi à Feurs, Arnaud se déplace dans toute la France pour répondre aux sollicitations. Alors qu’il travaillait essentiellement pour des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration à la base, les particuliers constituent la majorité de sa clientèle depuis la crise sanitaire.

« J’interviens sur des sols qui ont parfois 150 ou 200 ans et auxquels les propriétaires sont très attachés, souligne-t-il. Un lien familial peut les unir, il y a aussi le caractère historique et de prestige… Quand je termine mon chantier, voir les personnes (re)découvrir ce qui était caché ou qu’elles avaient connu par le passé est extraordinaire et valorisant. »

Un patrimoine à préserver

De fait, Arnaud Lafont a le sentiment d’exercer un métier qui a du sens : « Surtout dans notre société de consommation actuelle. On a tendance à remplacer sans trop se poser de question, y compris quand il y a déjà un sol de grande valeur que l’on peut tout à fait restaurer. Ce qui se fait déjà pas mal sur les parquets, par exemple. »

Au-delà de la technique (ponçage, polissage, etc.), il souhaite faire découvrir son métier et peut-être susciter des vocations. « On trouve beaucoup de jeunes dans le secteur du bois, beaucoup moins dans celui de la pierre. Je trouve regrettable que des carrières françaises ferment ou soient reprises par des entreprises étrangères. On voit même des tomettes du Forez et du Roannais être rachetées par des Américains et des Chinois ! Je tiens à préserver ce patrimoine que l’on perd petit à petit. »

Vous souhaitez un avis sur le potentiel de votre sol en vue d’une éventuelle rénovation ? Dans la Loire, Arnaud se déplace pour apporter une expertise, mais il est possible également d’échanger avec lui à distance.

Franck Talluto

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Feurs