Au volant de son kart, Thomas Pradier fonce vers ses rêves de F1

A 12 ans, le Forézien Thomas Pradier poursuit son ascension dans le monde du kart. Avec des rêves et des ambitions : devenir un jour pilote de formule 1.

Au volant de son kart, Thomas Pradier fonce vers ses rêves de F1

À quelques jours de ses 12 ans, Thomas Pradier s’est offert un beau cadeau. Le 10 juillet, au volant de son kart, le Valeillois a pris la 2e  place du championnat de France cadet. Une belle satisfaction, mais pas une consécration. Plutôt un pas supplémentaire vers les objectifs que s’est fixés le collégien de Marcellin-Champagnat à Feurs. Son rêve ? Piloter un jour en Formule 1. Son rêve ultime ? « Battre tous les records », glisse-t-il avec un sourire.

Le chemin est encore long, mais il en a déjà parcouru une partie. Retour en arrière. Le garçon découvre le kart à 6 ans à Villars avec son père, Damien, qui l’a pratiqué au niveau régional. Une révélation même s’il avait déjà l’habitude de suivre assidument les grands prix de formule 1 à la télévision.

Lancé en compétition dès 2017, le Forézien termine 2e de la consolante au championnat de France deux ans plus tard avant de se hisser sur le podium du trophée Kartmag lors de l’exercice suivant. Une épreuve remportée en 2021 – comme le pilote de F1 Esteban Ocon avant lui –, année faste s’il en est puisqu’il s’est aussi adjugé, entre autres, les séries IAME France. C’est également à cette période que Thomas a vécu l’un de ses meilleurs souvenirs. A Castelletto, en Italie, il a pris la 2e place des IAME Euro Series après s’être pourtant élancé du fond de la grille.

« L’école reste la priorité »

Cette année, celui qui court pour l’écurie PB Kart (Brive-la-Gaillarde) tout en restant licencié de l’ASK Villars a enchaîné les podiums et quasiment tout raflé au niveau régional. Si son quotidien tourne autour du kart, ses parents jouent les garde-fous. « On l’aide à vivre pleinement ses rêves, mais l’école reste la priorité », assure Magali, sa maman. De toute façon, l’adolescent a conscience que bien conduire ne suffira pas à réussir. Ce féru de mécanique devra ingérer quantité de notions et l’apprentissage des langues étrangères sera essentiel.

Aussi les mercredis après-midi sont-ils denses pour rattraper les cours manqués et faire tous les devoirs. Des contraintes conséquentes pour un enfant de cet âge, qui pratique le tennis dans le cadre scolaire et s’adonne également à la gymnastique acrobatique. La situation n’est pas simple non plus pour ses parents, avec deux filles, elles aussi sportives, à la maison : « Thomas a beaucoup de chance car elles l’encouragent et ne sont aucunement jalouses. C’est une sacrée organisation, qui demande beaucoup de temps et de sacrifices. »

Il faut aussi avoir le cœur bien accroché. « Je suis heureuse quand les courses se terminent, reconnaît Magali. C’est un mélange d’émotion entre l’envie de le voir réussir et la peur de l’accident quand je le vois rouler jusqu’à 125  km/h. » C’est arrivé à Laval, en 2019, quand son fils est parti en tonneaux. Avant de tenir à courir de nouveau une heure plus tard : « C’est là qu’on a vu qu’il était vraiment mordu. Le sport automobile est une vraie école de la vie, qui rend les enfants autonomes et matures. Ils passent par toutes les émotions et doivent apprendre à digérer des échecs dont ils ne sont pas forcément responsables (panne, erreur d’un autre pilote, etc.). »

Il vise la FFSA Academy

Thomas Pradier sait quelle voie suivre pour toucher au but : « J’aimerais passer en F4 dans deux ans, puis intégrer la Formule Renault pour être repéré et poursuivre en F3, puis en F2 afin d’avancer petit à petit vers la F1. » Fin 2021, il a déjà côtoyé des pilotes de très haut niveau comme Max Verstappen ou Sébastien Ogier, invité au Louvre par la Fédération internationale de l’automobile (FIA) à leur remettre divers trophées.

Pour marcher sur leurs traces, il espère disputer prochainement les courses de la FFSA Academy, « un bon tremplin » puisque son vainqueur représente ensuite la France au niveau international. Le Forézien vise en outre la victoire dans une épreuve majeure, synonyme de billet pour les championnats du monde en novembre au Portugal. Il sera temps ensuite de passer en catégorie National pour piloter un kart d’adulte.

Si les choses ne tournent pas rond, il faudra envisager un autre métier. Peut-être architecte, comme son père. « Le sport automobile est dangereux, on ne veut pas qu’il prenne des risques s’il n’a plus l’envie, note sa mère. Nous en discutons souvent avec lui et ne lui mettons aucune pression. Si, un jour, tout cela ne le passionne plus, nous souhaitons juste qu’il nous le dise et nous le soutiendrons comme nous l’avons toujours fait. »

« Ça n’arrivera jamais », coupe Thomas. Et il suffit de l’entendre disserter sur la pression des pneus par temps de pluie pour en être convaincu, lui dont la chambre a pris des airs de musée avec ses « 45 coupes ». Vous voulez le suivre dans sa quête ? Rendez-vous sur son compte Instagram.

Franck Talluto