Le coworking est-il l’avenir du travail ?

Le confinement a relancé le débat sur l’organisation du travail. Le distanciel a pris, un temps, le pas sur le présentiel. Selon la revue Challenges, un dirigeant sur deux entendait réaménager ses bureaux après l’épidémie de Covid-19. Quelles conséquences pour les espaces de coworking sur le territoire ? 

Le coworking est-il l’avenir du travail ?

D’un côté, les entreprises pourraient être tentées par cette solution pour éviter que leurs salariés se massent dans des grands ensembles. D’un autre, les locataires des espaces de coworking, souvent en bureaux ouverts, sont eux tentés de retourner travailler chez eux pour ne pas avoir à porter le masque. Pendant le confinement, certains espaces ont perdu un tiers de leurs membres, la flexibilité des contrats le permettant. Les travailleurs indépendants ou les entreprises, en difficultés pendant cette période de ralenti économique, ont pu ainsi réduire leurs frais de fonctionnement.

Malgré cette situation, les professionnels du secteur semblent convaincus que les espaces de coworking sont une solution d’avenir. Ces lieux présentent des avantages. Ils proposent souvent un service tout compris qui permet au coworker de n’avoir qu’à poser ses cartons. Souvent ces lieux ont aussi été pensés, designés pour rendre le cadre de travail agréable et stimulant.

Pour certaines entreprises, le recours à ces espaces permettrait de réduire les mètres carrés dans leur siège souvent basés dans des centres-villes coûteux. Les chefs d’entreprises ont aussi conscience qu’en facilitant la vie de leurs salariés (temps de trajet), ils améliorent leur bien-être et donc leur productivité.

Dans la plaine

A Montbrison, l’espace Facility & Co est en place depuis deux ans. S’il cherche encore son rythme de croisière, le lieu attire des jeunes entrepreneurs indépendants comme des salariés d’entreprises ayant choisi le télétravail. Les formules sont attrayantes, elles permettent de se lancer sans risque, « des locations sans engagement. La personne peut venir une fois par mois si elle veut, elle ne paiera que le temps passé », explique l’animatrice, Manon Gravier. Facility & Co propose en outre des commodités appréciables : immatriculation des véhicules, domiciliation juridique, etc.

Le recours à un espace de coworking évite tous les écueils du travail à domicile : isolement, difficultés à séparer vie privée et professionnelle, etc. « Cela permet d’avoir des échanges, de recueillir des avis extérieurs, même avec des personnes qui exercent une profession différente. » On peut même imaginer croiser de futurs clients ou fournisseurs ! L’animatrice tire un bilan mitigé de cette période Covid avec, à la fois, des départs vers un retour à domicile et une recrudescence des contacts qui témoignent de l’intérêt de la formule, notamment dans sa version hybride (des journées en coworking, d’autres à domicile ou au bureau).

A Feurs, il n’y aura bientôt plus de bureaux partagés. L’association Chez Mamie, qui existait depuis cinq ans, va fermer ses portes. Mais l’aventure va continuer ailleurs : Noémie prévoit l’ouverture en janvier d’un nouvel espace partagé du côté de Pannissières. « Notre téléphone n’a pas spécialement chauffé pendant le confinement car les gens ont opté pour le travail à domicile. Mais ils se rendent bien compte que ce n’est pas si évident. Alors peut-être que le coworking va redevenir tendance ! C’est aussi une façon de dynamiser notre territoire. »

David Bessenay